Intelligence artificielle, exploitation, profits & Capital Cloud

Intelligence artificielle, exploitation, profits & Capital Cloud

Intelligence artificielle, exploitation, profits & Capital Cloud 1200 675 #PIEcE

La numérisation de nos sociétés et économies ainsi que le développement de l’intelligence artificielle ont un aspect plus ou moins inattendu.

C’est-à-dire qu’au lieu de nous propulser dans une modernité qui nous permet de rattraper notre soi-disant « retard » (en tant qu’africains), nous dirige vers le passé occidental, celui du féodalisme et de l’exploitation sans limite.

En effet, à l’ère de l’intelligence artificielle, l’essentiel de l’extraction de valeur, à la base des profits (moteur de l’économie capitaliste) se fait en dehors du lieu de travail traditionnel. Parce que des millions ou milliards de personnes travaillent gratuitement (pour Amazon, Google, Twitter, et Facebook par exemple), et aussi parce que les sociétés de capital-investissement utilisent les entreprises existantes pour créer des rentes et non des profits.

Au final, c’est donc la logique du féodalisme qui revient. C’est en tout cas, la thèse notamment de Cedric Durand, économiste français et Maître de Conférences à l’université Paris 13 (auteur de « Techno-féodalisme : une critique de l’économie numérique») et de Yanis Varoufakis, économiste et ancien ministre des Finances grec (auteur de « Les nouveaux serfs de l’économie »).

D’ailleurs, dans une interview accordée à une plateforme en ligne, Yanis Varoufakis résume sa thèse ainsi :
« Nous avons un système capitaliste complètement différent dans lequel l’exploitation est devenue universelle. Avant, la plupart des richesses provenaient des profits et les profits de la plus-value, qui était produite sur le lieu de travail. Et donc, la seule chose à faire était de s’organiser le lieu de travail. Mais aujourd’hui, des milliards de personnes travaillent gratuitement pour le compte de ce que j’appelle le « Capital Cloud » : Amazon, Google et Facebook, mais aussi des sociétés de capital-investissement qui utilisent des entreprises existantes pour créer des rentes, et non des profits, par le biais du pillage des actifs et tout ça. Par conséquent, aujourd’hui l’essentiel de l’extraction de valeur se fait en dehors du lieu de travail traditionnel. »

#PIEcE

Producteur de solutions

Curateur de contenus

Facilitateur

Des pyramides à bâtir.

« L’invocation par nous du passé seul, du passé simple, ne prouve rien pour le présent et l’avenir, alors que la convocation d’un présent médiocre ou calamiteux comme témoin à charge contre nous, peut mettre en doute notre passé et mettre en cause notre avenir. C’est pourquoi chaque Africaine, chaque Africain doit être, ici et maintenant, une valeur ajoutée. Chaque génération a des pyramides à bâtir. »
– Joseph Ki-Zerbo, extrait de son livre « Paroles d’hier pour aujourd’hui et demain »