Barrage de la renaissance : La leçon Ethiopienne

Barrage de la renaissance : La leçon Ethiopienne

Barrage de la renaissance : La leçon Ethiopienne 980 654 #PIEcE

Dans l’échiquier géopolitique, il est un fait que le respect ne se demande pas, il se gagne. Il est le fruit d’une volonté de puissance incarnée et manifestée. La récente inauguration du Grand Barrage de la Renaissance (GERD) en Éthiopie en est l’illustration parfaite. En réalisant ce projet, l’Éthiopie a bâti une infrastructure de 5 GW, la plus grande d’Afrique. Mais elle a fait plus cela aussi, elle a réécrit un récit historique.

Pendant des décennies, l’Égypte a géré les eaux du Nil selon les termes d’un traité de 1959 qui ne reconnaissait pas les droits des pays en amont (l’accord a été signé avec le Soudan sans la participation des 8 autres pays du bassin du Nil, dont l’Ethiopie). Cette situation a maintenu des nations comme l’Éthiopie dans une position de dépendance, en ce qui concerne l’une de leurs ressources les plus vitales. Le GERD représente un rejet de cet ordre ancien. Il est une matérialisation tangible de l’ambition nationale qui transforme l’eau, source d’une puissance électrique capable de doubler la production du pays, en une source d’influence diplomatique.

L’histoire du Barrage de la Renaissance est un miroir pour la République Démocratique du Congo dont le grand barrage d’Inga est devenu comme un mirage. Malgré les annonces et autres déclarations d’intention sur le fameux Inga III, malgré la potentiel hydraulique et énergétique du pays, malgré la richesse de ses sols et sous-sols, la RD Congo reste vulnérable et sa souveraineté est souvent administrée de l’extérieur. Or, pour cesser d’être une proie et devenir un acteur respecté, il faut s’approprier son destin et matérialiser sa volonté de puissance. Le projet du Grand Inga n’est pas qu’une affaire d’ingénierie ; il s’agit d’un choix stratégique de leadership et d’une démonstration de souveraineté.

Comme l’affirmait Niousseré Omotunde, « Si on n’affirme pas notre volonté de puissance, on ne sera pas respecté ! » C’est peut-être cela la leçon Ethiopienne. Il ne s’agit pas de chercher un soutien extérieur pour ses ambitions, mais de bâtir une puissance réelle et souveraine pour le bénéfice de son propre peuple, avec son propre peuple. Le destin ne se négocie pas, il se construit.

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Des pyramides à bâtir.

« L’invocation par nous du passé seul, du passé simple, ne prouve rien pour le présent et l’avenir, alors que la convocation d’un présent médiocre ou calamiteux comme témoin à charge contre nous, peut mettre en doute notre passé et mettre en cause notre avenir. C’est pourquoi chaque Africaine, chaque Africain doit être, ici et maintenant, une valeur ajoutée. Chaque génération a des pyramides à bâtir. »
– Joseph Ki-Zerbo, extrait de son livre « Paroles d’hier pour aujourd’hui et demain »