Beni

Tuer les congolais(es) à la hache, à la machette et exposer leurs cadavres, à Beni, dans la province du Nord Kivu au Congo-Kinshasa, devrait conduire à susciter de la peur et de la panique chez les autres congolais pour qu’ils ne cherchent pas à s’opposer à ceux qui ont orchestré cette guerre de basse intensité contre le Congo. On peut attribuer cette guerre à X ou Y, mais c’est une même guerre raciste de basse intensité menée par les élites anglo-saxonnes et leurs proxys depuis près de vingt ans. Il s’agit d’une guerre perpétuelle pour le contrôle des matières premières stratégiques du Congo, mais aussi pour l’implosion et la balkanisation du Congo de façon que le pays soit émietté en petits morceaux manipulables et corvéables à merci par l’Etat profond anglo-saxon.

Tant que les congolais n’auront pas constitué un front uni, pour mettre fin au mercenariat et à l’imposture, le Congo-Kinshasa va continuer à connaître des massacres à Beni et ailleurs dans le pays. Qui arrive facilement à identifier ceux qui massacrent nos compatriotes à l’Est du pays ? Pourquoi les rebelles de l’ADF-NALU n’attaquent pas l’Ouganda puisqu’ils sont des rebelles ougandais mais tuent, massacrent nos populations ? En quoi les massacres par ces faux ADF-NALU diffèrent-ils des exécutions extrajudiciaires de nos jeunes à Kinshasa ?

Il faut prendre ensemble les massacres de nos compatriotes à l’Est, les exécutions extrajudiciaires de nos jeunes à Kinshasa, la mort par la faim et par la soif de nos compatriotes chassés de leurs villages au Katanga. Tout cet ensemble constitue une autre forme de guerre dans la même guerre de prédation et de basse intensité menée contre le Congo depuis les années 1990. Nous avons de temps en temps l’impression que les mercenaires qui opèrent au cœur des institutions congolaises ont mis fin à la guerre initiée à la fin des années 1990. Non. C’est une même guerre qui prend plusieurs formes.

L’un des indices est l’usage du même mode opératoire. Ceux qui tuent indiquent eux-mêmes ou ont des tactiques pour désigner l’ennemi (qui est toujours les FDLR ou les ADF-NALU), jusqu’au jour où les congolais vont mettre la main sur les véritables ennemis que sont les armées des pays voisins et leurs complices qui opèrent à partir de « l’armée » et de « la police » congolaises.

Nous sommes en plein dans le processus d’occupation, de balkanisation et d’extermination des congolais. Si nous nous limitons à commenter l’actualité des massacres, les uns après les autres, nous risquons de perdre de vue le fil conducteur de la guerre qui est menée contre le Congo-Kinsahsa depuis les années 1990.

Curieusement, les femmes éventrées, les gorges tranchées, les cases incendiées et les villages dépeuplés rappellent les mains coupées sous Léopold II. Donc, depuis la traite négrière, le système d’exploitation des pays au Sud du monde ne semble pas avoir pris une ride.

Le livre #Ingeta. Dictionnaire citoyen pour une insurrection des consciences, est disponible en version numérique et en version papier. 

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