Toyokana

TOYOKANA
Idées, ressources & expériences qui nous font avancer

TOYOKANA est un essai philosophique et politique qui propose le concept de tradicratie ouverte comme une alternative au « fondamentalisme démocratique » occidental. Il exhorte les Congolais à revisiter la gestion traditionnelle du pouvoir, valorisant l’écoute mutuelle et la Parole pour bâtir un État souverain fondé sur le bien-vivre collectif.

Sortie : Mai 2025

Ce livre est important car il aborde des défis collectifs essentiels auxquels sont confrontés les Congolais et les Afrodescendants. Il propose une remise en question profonde de la gestion contemporaine de la chose commune, souvent mimétique et obsolète. TOYOKANA dénonce l’emprise du néocolonialisme, du mondialisme et d’une oligarchie prédatrice qui ont transformé la politique en « tshididi » (l’art de mentir et ruser).

L’ouvrage offre une voie de rupture en conceptualisant la « tradicratie ouverte », un modèle qui rationalise les traditions afro-kongolaises vivantes, notamment la gestion du pouvoir par la parole plurielle et échangée. Il est crucial car il lance le défi de transformer l’impossible (l’établissement d’une écoute mutuelle régulière et authentique) en possible, en vue de la construction d’un pays plus beau qu’avant (ditunga dimpe). En encourageant une « révolution politico-culturelle » qui renverse la pyramide hiérarchique, il contribue au devenir souverain des États-nations africains en rejetant le mondialisme et en prônant le multilatéralisme polycentrique.

Au monde des étudiants et des universitaires
Parce qu’il offre une herméneutique des traditions afro-kongolaises vivantes. Il leur permet de revisiter les riches traditions africaines de l’organisation du pouvoir, notamment les principes de limitation et de partage du pouvoir et de participation maximale. Il ouvre un débat critique sur la disqualification des sociétés africaines comme « sociétés fermées » et invite à une réception critique et rationnelle de l’héritage culturel, se distinguant du fondamentalisme.

Au grand public
Parce que l’ouvrage est un outil d’éveil. Il s’attaque directement à l’aliénation et à la « servitude volontaire » engendrées par l’oligarchie. En s’appuyant sur l’appel à l’écoute mutuelle et en promouvant l’arme du savoir pour tous, il donne aux citoyens les moyens de se transformer en « peuple » conscient de ses droits et devoirs.

Aux décideurs politiques et institutions
TOYOKANA propose une feuille de route pour sortir de l’impasse de la « démocratie piégée » de La Baule. Il les invite à créer un État tradicratique en remettant en valeur les organisations sociales de base. L’importance des chapitres sur le principe d’émiettement du pouvoir, fondé sur la responsabilité et la réciprocité, et sur l’institutionnalisation de la palabre africaine offre des mécanismes de contre-pouvoir cruciaux pour assainir la gouvernance. Le recours au mandat impératif et au tirage au sort est une proposition pour garantir que les représentants servent réellement les intérêts de leurs collectifs.

Chapitre 1 : Dialoguer avec les masses populaires
Ce chapitre introduit l’idée que la politique doit passer par la parole échangée et créatrice de liens, s’inspirant de l’invitation à l’écoute mutuelle utilisée durant les campagnes électorales. Jean-Pierre Mbelu critique cependant le « monologue électoraliste » qui empêche la transmutation des masses populaires en peuple d’acteurs conscients. Il insiste sur la nécessité d’une rupture avec la « déraison du mimétisme » des modèles démocratiques obsolètes.
Chapitre 2 : Créer un État tradicratique
Ce volet explore la richesse sémantique des langues congolaises, où « Toyokana » signifie non seulement écoute, mais aussi entente, reliance et réconciliation, ce qui est un appel à la création collective d’espaces politiques. L’auteur dénonce le « fondamentalisme démocratique » réductionniste (« un homme, une voix »). Il souligne que la démocratie africaine traditionnelle reposait sur la participation maximale des différentes catégories de la population, la limitation et le partage du pouvoir, ainsi que la solidarité. L’objectif est de créer un État ouvertement tradicratique en remettant en valeur les organisations sociales de base (famille, tribu, ethnie) comme lieux originaires de la politique, afin de casser la dynamique individualiste imposée par l’État moderne.
Chapitre 3 : Renverser la pyramide hiérarchique
Jean-Pierre Mbelu met en lumière l’urgence d’une « révolution politico-culturelle » pour contrer l’oligarchie prédatrice et la « sorcellerie capitaliste ». Il utilise l’exemple d’Hugo Chávez au Venezuela pour illustrer ce renversement. Chávez a mis l’accent sur l’arme du savoir pour tous et a organisé la démocratie participative autour des communes. Dans ce modèle, les citoyens de la base conçoivent, débattent et décident collectivement des projets à réaliser, obligeant l’État (la hiérarchie) à les financer, concrétisant ainsi le principe de subsidiarité et le « peuple d’abord ».
Chapitre 4 : Revisiter le principe de l’émiettement du pouvoir
Ce chapitre analyse la régénérescence de la caste néocoloniale favorisée par un processus électoraliste discriminatoire et « censitaire ». Pour y remédier, la solution réside dans la réappropriation du principe africain d’émiettement du pouvoir. Ce principe, en Afrique précoloniale, garantissait que le pouvoir était largement partagé et fondé sur les principes de responsabilité et de réciprocité. Le chef ou le roi était sous la surveillance de contre-pouvoirs (conseillers, griots) et devait jurer de régner au profit du peuple, conformément à l’idée que « c’est la royauté qui a le roi ».
Chapitre 5 : Promouvoir la palabre africaine
Le livre conclut en dénonçant le caractère autodestructeur et ploutocratique de l’électoralisme actuel. Il propose d’institutionnaliser la palabre africaine pour restaurer la confiance et le dialogue. Cela passe par la constitution de collectifs citoyens qui doivent devenir des lieux de production d’intelligence collective et de parole plurielle. Ces regroupements (économiques, culturels, politiques) éliraient des représentants par tirage au sort, avec un mandat impératif et une exigence de respect du principe de subsidiarité, assurant ainsi que la base garde le contrôle sur le pouvoir de gouvernement et sur l’intérêt général.

Crédits
Auteur: Jean-Pierre Mbelu
Editeur: Congo Lobi Lelo

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Eléments techniques

ISBN : 9782959890109
Dimensions : 120*190 mm
Nombre de pages : 92 pages
Prix : 15 euros (version papier), 5,99 euros (eBook)

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Où acheter le livre

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