Se réapproprier sa terre. Se réapproprier son destin national. Cela présuppose que nous en étions «les Maîtres». Cela présuppose que nous étions souverains. Cela suggère également que quelque événement s’est passé pour que notre terre et notre destin national nous échappent ou qu’ils nous soient confisqués. Pourquoi et comment nous échapperaient-ils ? Qui pourraient les avoir confisqué ? Depuis quand ? Qui sommes-nous pour que nous puissions nous réapproprier un destin national et une terre qui nous échappent et/ou qui sont confisqués ? Se réapproprier notre destin national et notre terre présupposent qu’ils furent nôtres. Quand ? Qu’en est-il aujourd’hui ?
Toutes ces questions renvoient non seulement à notre histoire et notre anthropologie. Mais aussi et surtout à une remise en question de ces dernières. En effet, la guerre qui sévit au Kongo-Kinshasa, depuis 1996, est une guerre trompeuse. En effet, présenté comme un pays solution, le Kongo-Kinshasa ne l’est assurément pas pour ses populations dans les faits. En effet, si la résilience du peuple peut être louée, ce qui importe c’est de trouver et de mettre en œuvre les moyens de la réappropriation du destin collectif.
« Terre promise » apporte un regard critique sur les situations passées et présentes du Kongo-Kinshasa afin d’esquisser les possibilités d’une émancipation et d’une réappropriation responsable de notre destinée ainsi que de nos sols et sous-sols.