• IDEES & RESSOURCES POUR REINVENTER LE CONGO

Solution au conflit rwando-congolais: 17 propositions pour Louis Michel

Solution au conflit rwando-congolais: 17 propositions pour Louis Michel

Solution au conflit rwando-congolais: 17 propositions pour Louis Michel IN

Par Mukila Kamba.

Louis Michel qui se propose en médiateur est mal placé pour faire ce travail par le fait qu’il est partisan d’une des parties en conflit et ne peut qu’avoir un avis partial. Bien que nous devons lui reconnaître une bravoure pour avoir remis le dossier RD Congo sur la table de la scène internationale au moment où le dossier était classé sans suite et que tous les ingrédients s’apprêtaient pour la balkanisation du pays. Mais, malgré cette bravoure, nous ne pouvons nous empêcher une analyse correcte de la situation pour y apporter des solutions adaptées. Je ne vais pas me perdre dans la complexité des problèmes qui sont à la base des conflits armés à l’Est du Congo. Dans mon analyse, J’aborderai des aspects qui peuvent, tant soit peu, aider les gens qui ne connaissent pas la réalité congolaise à avoir une version neutre du problème. Ceci leur permettrait de comprendre ce qui se passer en dessous de table pour que leurs avis et positions en tiennent compte au lieu d’entendre que ce que un camp préfère mettre au grand jour pour ses intérêts.

La relation et l’intérêt du Rwanda dans les différentes rébellions qui s’organisent dans la grande province du Kivu en RDC depuis la chute du régime Mobutu.

Le régime Rwandais Kagamiste estime être dans une position favorable pour faire payer aux Congolais tout leur soutien aux différents régimes hutus qui se sont succédés au Rwanda depuis le dernier exode massif des Tutsi en 1959. Actuellement au pouvoir, ces Tutsi minoritaires maintiennent les hutus majoritaires au respect. Le génocide sert de fonds de commerce pour séduire les occidentaux qui commencent à se lasser de la monotonie de la pilule qu’ils sont obligés d’avaler chaque jour comme argument à tout. Lors que nous parlons de la position favorable, nous sous-entendons le chèque blanc dont il est bénéficiaire de la part de la communauté internationale et du soutien financier, matériel et technique que les grandes puissances lui apportent.

Vous savez ou vous ne savez pas, Kagame a fait basculer les largesses des Américains et des juifs, les maîtres supposés du monde en sa faveur. Il leur a permis de faire du Rwanda ce qu’ils veulent. Il a séduit les Israéliens en leur faisant croire que les Tutsi sont les juifs d’Afrique. C’est ainsi que les Américains ont construit une grande base militaire dans ce petit pays qui ne sait même pas contenir son nom sur la carte de l’Afrique. Les bananerais ont été rasés pour laisser place à la modernisation du pays avec des partenaires occidentaux. Pourtant, le Rwanda a une densité élevée qui crée un conflit spatial entre les deux principales tribus qui composent sa population. D’un côté, les hutus majoritaires, agriculteurs, autochtones naïfs et, de l’autre côté, les Tutsi, minoritaires, pasteurs, migrants rusés. Ils se disputent l’espace pour la survie. Il m’est difficile d’entrer en détail dans mes explications parce qu’il s’agit d’une longue histoire de presque cinq siècles. Ceux qui connaissent l’histoire du Rwanda comprennent comment on n’en est arrivée à cette dualité entre deux peuples du même pays.

La situation politique actuelle du Rwanda est telle que Kagame, rêvant de la suprématie légendaire de sa tribu tutsi minoritaire sur la tribu majoritaire hutue, n’est pas prêt à permettre à ses/ leurs ennemis Hutus avec qui ils sont obligés de partager le même espace de vie de s’approcher du pouvoir. Il met en place un système qui doit leur permettre de maintenir leurs compatriotes hutus en état de dépendance vis-à-vis d’eux, ils ne doivent rien réclamer pour avoir perpétrer le génocide de 1994.
La communauté internationale est tombée dans ce piège et est entrée dans cette logique de séparation et de principe de gestion unique au monde au lieu de privilégier une cohabitation pacifique entre les deux peuples.

En tant que militaire, Kagame sait que c’est l’armée qui détient le pouvoir dans un pays ; surtout les pays africains où la démocratie a du mal à se mettre en place comme système de gestion. Malgré la majorité, lorsque l’armée est contrôlée par la minorité, c’est cette minorité qui gère le pays et la majorité n’a pas de moyens d’expression même si elle contrôle la vie politique. Pour qu’ils ne soient pas dérangés dans ce projet, les tutsi se sont intéressés en grand nombre à la manipulation des armes dans tous les pays où ils trouvent. La génération Kagame ayant vécu à l’étranger, n’est pas prêt à y retourner. Elle est obligée de se faire respecter par la terreur. La voie des armes est la meilleure. Parce qu’on peut faire peur et éliminer son adversaire avec un moyen efficace dont lui n’en dispose pas, l’arme à feu.

Tous les pays voisins du Rwanda s’apprêtent à soutenir le projet parce que leur vie politique suit presque la même logique. C’est pour cette raison que Museveni a favorisé le retour des Tutsi au pouvoir au Rwanda. A propos, le Rwanda trouve la RDC comme un facteur inhibant à ce projet où la minorité Tutsi se prépare à s’éterniser au pouvoir sans inquiétudes. Parce que la configuration de la population de la RDC est tout à fait différente des autres pays environnants.

Deux raisons majeures justifient l’implication du Rwanda dans les rébellions congolaises :
1. Instrumentaliser les Congolais rwandophones qui, en réalité, n’ont pas besoin de la nationalité congolaise parce qu’ils se sentent plus rwandais pour créer une zone « tampon » en RDC de façon à ne s’entourer que des peuples avec qui on est en harmonie (homogène) ;
2. Créer une supériorité militaire Tutsi au sein de l’armée congolaise pour mieux contrôler ses institutions. Il faut se rappeler les paroles de Kagame : « Personne ne pourra gérer le Congo sans ma bénédiction ». Les congolais minimisent ce conflit parce qu’ils ne comprennent pas ce que les attend. !

Les congolais rwandophones ont été recensés avant « la guerre de libération » menée par le fameux AFDL de triste mémoire. Il s’agit d’une population estimée à près de 14.000 âmes. Ce sont des familles bien connues qui ont vécu sans problème partout ailleurs en RDC sauf dans la région du grand Kivu où la vie a toujours été conflictuelle avec les populations autochtones à cause de leurs ambitions démesurées. Ils ont cherché et cherchent à mâter, dominer les autres peuples, pourtant, autochtones comme ils l’ont toujours fait au Rwanda et au Burundi. C’est quelque chose que les Congolais ne connaissent pas parce qu’il ne fait pas parti de la culture congolaise. Toutes les tribus congolaises vivent en symbiose sans esprit de domination des uns sur les autres. Ces Congolais rwandophones ont été instrumentalisés et servis de prétexte dans la guerre que le Rwanda a imposée au Congo pour :
– d’abord, massacrer le plus des Hutus habitant les camps de réfugiés considérés comme génocidaires avec la complicité de la communauté internationale ; plus particulièrement, le Haut-commissaire aux Réfugiés, madame Sadako Ogata,
– ensuite s’emparer du pouvoir à Kinshasa
– et enfin, disposer des richesses minières congolaises et créer la zone tampon dans l’ancienne province du grand Kivu.

Ces Congolais rwandophones Tutsi étant très minoritaires dans les deux provinces où ils préfèrent s’accumuler pour garder contact avec leur pays d’origine, à savoir : le Nord et le Sud Kivu, la stratégie rwandaise, avec leur propre complicité, est d’augmenter leur nombre en infiltrant les plus des rwandais pour faire basculer le rapport des proportions des tribus dans ces deux régions. C’est dans ce cadre qu’il faut comprendre le refus de ces congolais d’être séparés des Rwandais d’arrivée récente avec les dernières guerres.

La création des rébellions dans ces deux provinces a permis la réalisation du projet d’augmenter le nombre de ces « Congolais rwandophones Tutsi ». L’appartenance à la famille Kabila étant douteuse pour le président en place, il joue sa carte en favorisant ce projet dont il en sera lui-même bénéficiaire lorsqu’il ne sera plus président. Les Rwandais, qu’ils soient Tutsi ou Hutu, ont une solidarité culturelle qui fait partie de leur éducation. Cela dépend de leur survie parce qu’ils sont obligés de se battre, de dominer, de tuer l’adversaire pour se créer plus d’espace. C’est culturel pour les Rwandais alors que ces genres de culture n’existent pas dans les tribus du Congo.
Lorsque successivement, il y a des rébellions qui se forment et mutent sous d’autres formes, le nombre des combattants et des dirigeants augmente.

Le brassage qui a été pensé comme modèle d’intégration des rebelles dans l’armée Congolaise était et est, en fait, une bombe qui vient d’éclater et qui continuera à éclater si le modèle est maintenu. Ce brassage est une manière stratégique rwandaise pour intégrer le plus des militaires Rwandais ou des Congolais d’origine rwandaise dans l’armée Congolaise pour l’affaiblir. Dans sa configuration actuelle, l’armée Congolaise ne pourra gagner aucune guerre contre le Rwanda. Parce qu’elle est infiltrée par des éléments qui défendent une autre cause contraire aux intérêts de la nation. Le président Kabila le sait tout comme Louis Michel. Il n’y a pas de rébellion des Congolais rwandophones sans la main du Rwanda. Vous vous rappellerez que James Kabarebe qui est l’actuel chef d’état major de l’armée rwandaise et qui est cité dans le rapport de l’ONU parmi les responsables militaires rwandais impliqués directement dans le soutien aux rebelles du M23, a été le chef d’état major de l’armée congolaise sous le régime AFDL. S’il n’avait pas été remercié par le feu Laurent Désiré Kabila qui avait compris qu’il était en danger à côté de ces Rwandais, Kabarebe serait devenu un grand Congolais aujourd’hui. Dans la marche de l’AFDL vers Kinshasa beaucoup d’autres militaires Rwandais se sont dissipés dans la « brousse congolaise ».Ils continuent à y vivre. Les Ruberwa, Bizima Karara, Azarias Bughera qui ne travaillent pas vivent dans un luxe indescriptible. Où trouvent-ils l’argent ? Au nom de la solidarité Tutsi, ils sont servis par ceux qui sont au pouvoir. Karara Bizima est même parti avec la paie des diplomates sans poursuite judiciaire. Quel privilège !

La rébellion M23 est une diversion et une distraction pour faire oublier le problème de fond. L’armée congolaise était chargée d’appréhender Bosco Ntaganda qui doit comparaître à la cour pénale internationale pour des faits graves. Ce problème doit normalement préoccuper la communauté internationale pour que tout le monde soit jugé et puni équitablement. Thomas Lubaga ne doit pas subir seul les sanctions des actes qu’ils ont commis à deux ; avec Bosco !

Or, le brassage est une invention belge. Donc, Louis Michel en homme politique intéressé dans la politique ou le rapport entre les pays des grands lacs sait ou devrait savoir que parmi les militaires qui combattent dans les rébellions du Kivu, il y a beaucoup de Rwandais. Il n’a pas cherché ou proposé que les Congolais soient séparés des Rwandais avant le brassage. Il s’agit d’une fausse histoire que l’on veut nous faire écrire. Les Congolais sont piégés et suspendus sur la menace de génocide dès qu’ils osent se défendre. Les Rwandais sont bien armés et fournissent des armes à leurs cousins qui utilisent l’espace congolais pour leur survie.

Dans l’armée congolaise, on compte 29 officiers supérieurs Tutsi ! Les entreprises publiques sont dirigées par un nombre considérable des Rwandophones au nom du partage du pouvoir défini dans la formule 1+4. Les différents services congolais regorgent pas mal des rwandophones. Alors qu’il ne s’agit que d’une tribu parmi les 451 que compte la république. Quels enfants gâtés !

Si Louis Michel veut s’impliquer franchement dans la recherche de solution au conflit rwando-congolais, il doit être impartial. Pour cela, aucune concession ne pourra être faite aux rebelles et, au nom de l’égalité des citoyens devant la loi, nous lui proposons ce qui suit :
1. Tous les mutins doivent être punis ;
2. Les rebelles sont libres de choisir le pays qui leur plait pour y vivre mais, les Rwandais doivent rentrer dans leur pays ;
3. Pour que les Rwandais rentrent dans leur pays, il y a nécessité de les séparer de Congolais et leur réserver des structures d’accueil au Rwanda ;
4. Arrêter le fonds de commerce de Kagame pour qu’il ouvre la vie politique rwandaise aux autres tendances ;
5. Faire savoir et accepter que Kagame est un dictateur, un genre de politicien non acceptable de nos jours parce que dépassé ; Il a bénéficié de presque 20 ans de libertinage politique ;
6. Diminuer les aides, sous toutes leurs formes, apportées à Kagame parce qu’il commence à souffrir de l’ivresse du lait ;
7. Les Congolais rwandophones doivent faciliter la tâche de leur séparation avec les Rwandais de façon confidentielle en fonction du recensement qui avait été fait avant la guerre de l’AFDL ;
8. Les militaires rwandophones doivent constituer des bataillons homogènes et non les intégrer avec les autres pour mieux contrôler leur comportement. Ils sont accusés de tirer sur leurs camarades d’armes et de communiquer les plans de guerre à l’ennemi ;
9. S’ils sont Congolais, ils doivent répondre aux affectations comme tous les autres militaires et non chercher à rester seulement à côté du Rwanda ;
10. Lorsqu’un responsable Congolais rwandophone est soupçonné d’être de mèche avec l’ennemi, il devra être puni comme toute autre personne pour trahison ;
11. Tout responsable ayant été introduit au Congo par les différents brassages alors qu’il est de nationalité Rwandaise doit être destitué pour être remplacé par un Congolais ;
12. Les Rwandais sont des ennemis des Congolais parce qu’ils ont la culture de tuer facilement alors que les Congolais aiment la vie et ne tuent pas ; Cette antipathie demeurera de génération en génération ;
13. Il faut une répartition harmonieuse et équitable des postes de responsabilité dans l’armée, entreprises publiques et autres services en fonction des tribus qui composent la population congolaise ;
14. Kabila ayant lui-même une origine floue, rwandaise selon certaines sources, doit partir par une voie réfléchie et paisible parce qu’il trahit la nation qui a fait de lui un homme important alors qu’il n’en a ni la capacité, ni la légitimité. C’est clair qu’il n’est pas à la hauteur de la fonction et incapables de résoudre les problèmes qui se posent dans le pays, la souveraineté et son intégrité en premier lieu.
15. Louis Michel étant son parrain, sait imaginer cette voie de sortie avec les services spéciaux belges. Le Congo ne doit pas continuer à subir ce genre d’humiliation de la part d’un malingre de pays et d’homme politique !
16. Si Kabila veut que les Congolais le considèrent comme leur frère, il doit accepter un test ADN avec le feu Mzée Laurent Désiré sous le contrôle de trois organisations : neutre, de l’opposition et sienne. Pourtant un test simple.
17. Nous proposons cette démarche en respectant la sagesse africaine. Car, Il risque de se dévoiler lui-même après ce mandat qui est le dernier pour lui.

INGETA.

REINVENTONS

LE CONGO

Informer. Inspirer. Impacter.

Notre travail consiste à :
Développer un laboratoire d’idées sur le passé, présent et futur du Congo-Kinshasa.

Proposer un lieu unique de décryptage, de discussion et de diffusion des réalités et perspectives du Congo-Kinshasa.

Aiguiser l’esprit critique et vulgariser les informations sur les enjeux du Congo, à travers une variété de supports et de contenus (analyses, entretiens, vidéos, verbatims, campagnes, livres, journal).