Dans cette interview, l’analyste politique congolais, Jean-Pierre Mbelu décrypte le jeu de dupes entre le Rwanda et le Gouvernement de Kinshasa au détriment du peuple congolais et explique pourquoi, malgré tout, il faut résister et persévérer.
Les gouvernement rwandais et congolais sont en train de jouer un théâtre de mauvais goût dans la mesure où les deux parties, en raison de leur collaboration, savent ce qui se passe réellement dans l’Est du Congo et se sont enrichis sur le compte des cadavres de notre pays… Ils jouent ce théâtre de mauvais goût en espérant pouvoir rencontrer avoir l’aval des compatriotes congolais qui pourraient se dire, “maintenant ce gouvernement issu du coup d’état de novembre 2011 travaille quand même pour nous“.
Lambert Mende est passé par le RCD Goma, qui est une création du Rwanda. Il ne peut pas scier la branche sur laquelle il est assis.
L’un des problèmes dont souffre la région des Grands Lacs, c’est l’impunité. On ne va pas mettre fin à cette impunité en multipliant les scènes de théâtre et de dialogues.Il faudrait qu’un tribunal pénal international pour le Congo soit institué dans la région des Grands Lacs.. mais là, nous allons attendre longtemps parce que ceux qui ont orchestré cette guerre contre notre pays ne sont pas disposés à s’engager sur cette voie.
Les différents rapports, qui ont été dressés sur la situation de la RDC depuis les années 90, exigent, qu’en plus du dialogue, que la justice puisse être dite. Tant que l’on se contentera des dialogues sans toucher à l’impunité, rien ne pourra bouger dans la sous-région.
Si Joseph Kabila se tait aujourd’hui, c’est parce qu’il fait partie du problème… Il va parler pour dire quoi? Depuis 2004 et ses déclarations sur l’agression rwandaise, on ne l’a jamais vu se lever et parler publiquement, pour condamner toutes ces incursions rwandaises sur lesquelles il doit être suffisamment informé.
La mission des Nations Unies (MONUSCO) prouve que notre pays n’est pas souverain, mais qu’il est un pays sous-tutelle. La mission des Nations-Unies permet aux prédateurs que protègent les pouvoirs du Rwanda, de l’Ouganda, du Burundi, et le pouvoir issu du coup d’état des élections 2001 en RDC, de poursuivre leur travail, à savoir, le pillage systématique de nos matières premières stratégiques et la balkanisation économique et politique de notre pays.
Nous devrions travailler avec un leadership collectif… Un leadership qui regorge en son sein des compétences venant de tous les domaines de la vie chez nous. Un leadership qui soit capable de relire et de maitriser notre histoire. Un leadership qui soit capable d’analyser les enjeux majeurs de cette histoire et de réorienter géopolitiquement et géostratégiquement le pays de manière efficace.