Manifestation de la communauté congolaise à Toronto (16 février 2012)
Plus de 200 manifestants ont marché dans les rues de Toronto, jeudi, pour dénoncer le régime de Joseph Kabila, proclamé président de la République démocratique du Congo (RDC) en décembre dernier.
Les protestataires dénoncent les irrégularités électorales qui ont entaché, selon eux, les élections du 28 novembre dernier. Qualifiant le régime de Kabila de « dictatorial », ils demandent au gouvernement canadien d’intervenir pour reconnaître la victoire du candidat arrivé deuxième, Étienne Tshisekedi.
Freddy Kabongo, président de la communauté congolaise de la grande région de Toronto, ajoute que la marche a été organisée pour sensibiliser la population aux violences qui persistent en RDC. Il soutient que si la communauté internationale est intervenue en Libye, elle devrait faire de même en RDC.
L’un des participants, Jean-Robert Makanda, estime que les gouvernements canadien et américain protègent leurs intérêts en soutenant le régime de Kabila, plus de la moitié des entreprises minières possédant des sites en RDC. Il croit toutefois que l’exploitation minière ne devrait pas se faire au profit des Congolais.
Indignation contre les États-Unis
Des manifestants ont brûlé un drapeau américain sur la rue Yonge, avant de continuer la marche jusqu’à la rue University, où ils se sont arrêtés devant le consulat américain.
« Obama criminel. Jean Chrétien criminel. Stephen Harper criminel », ont scandé les protestataires devant l’édifice. Nombres d’entre eux portaient des pancartes affichant des slogans anti-Kabila.
Les protestataires se sont donné rendez-vous en matinée, devant l’Assemblée législative de l’Ontario, avant de remonter l’avenue Queen’s Park, pour emprunter Bloor jusqu’à Yonge. La police a bloqué la circulation automobile toute la journée en fonction de leur itinéraire.
La date du 16 février a été choisie pour marquer le vingtième anniversaire de la répression sanglante de chrétiens à Kinshasa, capitale de la RDC, qui protestaient en 1992 contre le régime du président Mobutu Sese Seko.
« Vingt ans plus tard, on se retrouve dans le même contexte », a souligné M. Kabongo.
Des manifestations avaient été organisées en réaction à cette décision à Montréal, Ottawa et Toronto, où deux manifestants avaient été arrêtés.