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Pourquoi et comment les congolais sont exterminés chaque jour

Pourquoi et comment les congolais sont exterminés chaque jour

Pourquoi et comment les congolais sont exterminés chaque jour IN

L’analyste politique Jean-Pierre Mbelu décrypte la géopolitique et la géostratégie des USA (qui sont prêts à tout au Congo pour se maintenir en tant que super puissance), montre comment la guerre de basse intensité s’étend dans tout le pays, expose les différentes manières dont les congolais sont exterminés chaque jour, et explique pourquoi nous devons travaillons à l’insurrection des consciences de nos masses populaires.

Sur l’arrestation de Runiga et la fuite de Ntaganda

C’est un scénario à la Kunda bis. Ce mouvement du M23 et leurs commanditaires ont de temps en temps leur soupape de sécurité. Pour pouvoir donner l’illusion que, demain, tout ira bien à l’Est de notre pays, ils font sauter leur soupape de sécurité et dans l’entre-temps, ils poursuivent l’infiltration et l’affaiblissement des institutions du pays.
La décentralisation au Congo est de plus en plus évoquée, et ce n’est pas le fruit d’un hasard. Donner l’illusion que Ntaganda est hors d’état d’agir et poursuivre le travail de décentralisation pourrait conduire à l’implosion de notre pays et à la cession d’une partie de notre pays au Rwanda de Kagamé.

Sur le but des affrontements entre les factions du M23

Ces oppositions entre le faux bon M23 et le faux mauvais M23 sont des mises en scène cruelles et cyniques. Cet affrontement sert beaucoup plus à dépeupler nos villages et cités à l’Est du pays pour permettre au trop plein de rwandais de pouvoir venir occuper ses villages et cités qui ont été désertés par nos populations.
L’objectif est vraiment de dépeupler le Congo et esclavager son peuple dans l’exploitation des matières premières à moindre coût. Quand ces factions s’opposent, c’est juste pour faire semblant d’être en conflit. Ce qui se passe chez nous, c’est tout simplement, la poursuite pure et simple de la guerre de basse intensité qui a commencé chez nous dans les années 1990.

Sur les déclarations de Ruberwa du parti RCD, sur RFI (« sur l’intégration du M23 par Kinshasa)

Qui parle à travers M. Ruberwa ? Depuis quand le RCD est devenu un parti d’opposition ? Ruberwa, lui-même, a été intégré dans les institutions congolaises pour qu’il puisse parler de l’intérieur et participer à l’affaiblissement de celles-ci. Monsieur Ruberwa fait partie du projet de la balkanisation et de l’implosion de notre pays. Et quand il parle ce n’est pas lui. Ce sont ses parrains qui lui disent ce qu’il doit dire. Il plaide la cause de ses amis du M23, certains vont être intégrés comme lui. Et si nous ne faisons pas attention, nous serons plus qu’occupés et nous n’aurons aucune manœuvre pour pouvoir nous tirer d’affaire.

Sur la «respectabilité» de Kagamé aux USA

Paul Kagamé ne jouit d’aucune respectabilité. Tout ce que nous voyons là ne sont que des mises en scène. D’autres avant lui, comme Mobutu ou Khadafi, se sont aussi vus dérouler le tapis rouge aux USA. Ces messieurs là n’ont pas d’amis, ils essaient de sauvegarder leurs intérêts. Quand ils auront à éliminer Kagamé, ils le feront sans crainte, parce qu’ils savent que c’est quelqu’un qui est honni de son peuple.

Sur la géopolitique et la géostratégie des USA

Quand nous parlons de la politique des USA avec les autres pays, n’oublions pas qu’il y a un classique de leur géopolitique et de leur géostratégie., c’est le livre d’un de leurs penseurs, M. Brzezinski, « Le grand échiquier : l’Amérique et le reste du Monde ». Quand vous lisez ce livre, vous vous rendez compte que M. Brzezinski soutient que l’Amérique est une superpuissance qui doit pouvoir se maintenir en tant que telle et s’arranger pour créer les routes et les autoroutes qui peuvent lui permettre d’être riches en matières premières stratégiques afin de pouvoir dominer le Monde. Les Kagamé et autres ne sont que des pions que les USA utilisent pour réaliser ce travail pour la suprématie, l’hégémonie et l’impérialisme américain. Un pion n’a pas de valeur. En lui déroulant le tapis rouge, les américains se moquent de Kagamé en tant que nègre de service. Mobutu a regretté à la fin de sa vie, il ne parvenait pas à croire qu’un jour les Américains viennent lui dire : « Maintenant, c’est fini. Tu dois quitter le pouvoir, si non, les chiens vont te manger dans les rues ». Pendant longtemps, il a cru qu’il avait à faire à des amis.

Sur les déclarations de Mukwege et la recrudescence des viols

Le problème majeur au Congo est la poursuite de la guerre de basse intensité et d’extermination des congolais. Le néolibéralisme est sans cœur et cynique. Il considère qu’il y a des populations inutiles. Qu’on viole les femmes congolaises, qu’on répande le sida au Congo, qu’on extermine les congolais, cela importe peu à la démocratie du marché ultralibéral et financier. Pour les élites occidentales, nos millions de morts ne leur disent absolument rien.

Sur l’extermination des congolais

La guerre de basse intensité ne se limite pas qu’à l’Est du pays. Cette guerre s’étend dans tout le pays et les congolais sont en train d’être tués de plusieurs manières. On les enferme sans procès dans les prisons.
On les enferme aussi sans procès au Congo même : imaginez-vous que plus de 70% de nos compatriotes n’ont pas accès à l’eau, ni à l’éducation, ni aux soins de santé, ni à un logement convenable, ne parlons même pas de salaires.
Nous sommes tués par l’usage des armes à l’Est de notre pays, par le viol et les mutilations de nos mamans et de nos filles, par l’emprisonnement dans les différentes provinces, mais aussi par les massacres. Nous sommes tués chaque jour de plusieurs manières. La guerre de basse intensité est multiforme et les nègres de service commis à notre extermination y travaillent chaque jour avec leurs complices.

Sur la dernière place occupée par la RDC dans l’indice du développement humain

Pour pouvoir jouir du bonheur national brut, un minimum doit être garanti : l’éducation, la santé, le logement, l’emploi… Chavez, par exemple, a essayé en 14 ans de remettre son pays sur les rails. Mais chez nous, on nous dira, « il n’est pas là depuis longtemps, ce pays a été détruit par Mobutu ». Des mensonges ! Au Congo, nous sommes gérés par des occupants, par des nègres de services, utilisés par l’impérialisme et le néocolonialisme pour nous exterminer. Voilà pourquoi nous sommes situés à la 186ème place de l’indice du développement. Dieu merci, il y a encore les efforts de la diaspora qui permet de maintenir en vie ce peuple, mais pour combien de temps ?

Sur le rôle du pouvoir usurpateur de Kinshasa

Le pouvoir en place n’est pas là pour garantir les droits fondamentaux et les libertés fondamentales des congolais. Si nous n’avons pas cela en tête, nous risquons de mener une mauvaise politique. Il faut sortir de la logique de la confrontation. La logique de la confrontation donne l’illusion que le pouvoir usurpateur qui est en place au Congo dirige le Congo. Or, c’est faux. A quoi sert-il de mener une politique de confrontation avec des marionnettes ?
Ces marionnettes au Congo, ou au Rwanda ou en Ouganda, ont pour mission de tuer. Dès qu’il y a des confrontations, ou des orientations qui vont dans le sens contraire de la démocratie du marché ultralibéral et financier, leurs maîtres leur demandent de tuer.

Sur la nécessité de se tourner vers nos masses populaires.

Il faut constituer des cellules et des lieux de réflexions. Parce que la guerre qui se mène chez nous a d’abord été la guerre des idées. Quand on a gagné les têtes des gens, leurs cœurs et leurs mains peuvent suivre. Et nos têtes ont été gagnées par l’hégémonie culturelle occidentale dominante. C’est là le problème.
Pourquoi perdre son temps avec des marionnettes ? Il faut aller à la base, parler Congo dans nos villages et dans nos cités… Parler Congo avec nos masses populaires, pour les éveiller à la prise en charge par elles-mêmes. On se focalise tellement sur Kinshasa, qu’on oublie l’arrière-pays, qu’on oublie les masses populaires.
Nous devons travailler davantage à la base avec nos masses populaires pour qu’elles deviennent les démiurges de leurs destinées, pour qu’ils aient le minimum de patriotisme et de civisme qui leur permettent de ne pas accepter indéfiniment que leurs droits et leurs libertés fondamentales puissent être piétinées par un pouvoir qui prétend pourtant les garantir.

INGETA.

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