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Mensonges autour l’embargo sur les armes : Kabila contredit par les faits

Mensonges autour l’embargo sur les armes : Kabila contredit par les faits

Mensonges autour l’embargo sur les armes : Kabila contredit par les faits IN

L’analyste politique, Jean-Jacques Wondo apporte les éléments factuels qui contrédisent Kabila et montrent sa complicité. Il expose notamment les aspects techniques et réglementaires qui réfutent les arguments de la problématique de l’embargo sur les armes et souligne le manque de volonté politique de la RDC lorsqu’il s’agit de renforcer la capacité militaire des FARDC . Jean-Jacques Wondo enfin rappelle pourquoi la solution à la crise ne réside donc pas dans la mobilisation derrière Kabila.

Par la présente, j’apporte des éléments factuels, techniques et réglementaires contredisant les propos mensongers tenus récemment par Mr. Kabila dans son point de presse concernant l’embargo sur les armes qui frappe la RDC comme motif de sous équipement et de la faiblesse des FARDC. (à partir de 5min50″).

Comme je l’ai maintes fois mentionné, et je ne suis pas le seul à le constater, le trait caractéristique de Mr Kabila est de mentir sur TOUT. Il a menti sur son identité, sur son passé et sur sa fausse victoire électorale de 2011. Il vient enfin de mentir à la nation entière sur la guerre à l’Est en disant privilégier les options à la fois: diplomatique, politique et militaire pour trouver une solution à l’agression rwando-ougandaise menée par le groupe M23 interposé; la fille biologique du CNDP, son grand allié militaire dans l’opération Umoja Wetu et son allié politico-électoral dans l’occupation du Kivu, alors qu’en même temps, il affaiblit les FARDC au front. Ainsi l’affirme cet extrait d’article de JA : « Selon l’ONU, les rebelles du Mouvement du 23 mars: (M23) sont nettement mieux équipés que les forces loyalistes. »

1. Eléments factuels qui contrédisent Kabila et montrent sa complicité

Dans notre quête de vérité, nous venons de rencontrer récemment, dans une ville du Nord de la France, une source occidentale résidant à Kinshasa et venue passer ses grandes vacances en Europe. Nous avons abordé avec le concerné, la problématique de l’embargo des armes qui frapperait la RDC et qui serait avancée par Mr Kabila comme étant une des cause du sous-équipement des FARDC dans la guerre au Kivu.

L’opinion ne doit pas perdre de vue que le terminator B. Ntaganda est un allié et frère d’armes de Kabila sous APR. Il a été incorporé aux FARDC et récemment promu au grade de général par une ordonnance présidentielle signée par Kabila, tout en étant le commandant des opérations dans le secteur opérationnel du Nord Kivu. Le même Ntaganda a fait l’objet d’une saisie de 25 tonnes d’armement lourd: des mortiers, des canons sans recul, des armes légères et des munitions trouvées dans l’une de ses fermes. La question à se poser est de savoir comment peut-il ainsi s’équiper et être approvisionner dès lors qu’il dépend directement de Kabila et non du Chef d’EMG des FARDC ? De plus, quelles autres quantités d’armes seraient disponibles dans d’autres caches d’armes non connues par le public ? Surtout lorsque les experts et d’autres sources militaires révèlent les liens entre le CNDP et le M23 ? Un M23, né du CNDP, mieux équipé alors que les FARDC manquent même des munitions ? Ets-ce le manque de ces munitions est aussi le fait de cet embargo qui frappe la RDC et dont s’est plaint Kabila ?

Chers tous, ce n’est pas tout!

Lors de notre entretien avec le contact européen susmentionné, cette source nous a clairement certifiés que la RDC ne fait pas formellement l’objet d’un embargo total des armes en affirmant que Mr. Kabila a menti dans son point de presse. Ce contact occidental, qui était partie prenante dans une transaction concernant la vente du matériel militaire à la RDC nous a affirmé avoir été témoin de la livraison, via le port de Matadi, d’un lot d’environ une cinquantaine de chars de combat de fabrication russe et ukrainienne, munis d’un dispositif performant de guidage et de tirs électroniques.

Ces chars étaient acheminés vers Kinshasa pour être entreposés dans des hangars construits par les chinois dans le camp militaire de Kibomango. Là où je disais effectivement que Kabila, pour le contrôle de Kinshasa, avait stationné environ 4.000 à 6.000 soldats d’élite chargés de contrer toute velléité de sa déstabilisation dans la capitale, sous les ordres du général Prosper Nabyolwa. Des unités qui peuvent apporter du sang frais à la contre-offensive des FARDC contre le M23 et alliés, afin de permettre aux forces de réaction rapide de Kindu de souffler un tant soit peu, car étant au bord d’épuisement physique et moral. D’après cette source, la plupart de ces engins et véhicules blindés ont été achetés pour la démonstration de force lors du défilé du 30 juin 2010.

Le contact a indiqué qu’une bonne partie de ces chars stationnés à Kibomango ont été transférées vers un aérodrome de la province Bandundu, d’où ils ont été expédiés vers le Rwanda et les positions contrôlées par le CNDP (aujourd’hui M23).

Evidemment, Kabila ne compte pas changer son modus operandi qui a montré son efficacité maligne entre 1998-2000. Un modus operandi qui consistait à approvisionner, avec la complicité du colonel Charles Alamba, au moyen de vols lignes réguliers de l’ex-Sabena, du matériel militaire vers les zones rebelles occupées par le RCD, la mère biologique du CNDP et la grand-mère biologique du M23.

Le contact nous a cité le nom d’un certain ” Commandant ou colonel VICTOR” (Ceux qui connaissent le système kabilien, savent que les officiers s’identifient généralement par leurs prénoms) qui serait le responsable chargé de ce transfert de chars vers les positions ennemies. D’ailleurs, nous précise-t-il, le commandant KAMONA du Pool RVA à Ndjili, le colonel” CHRISTIAN” de la GR à l’aéroport de Ndjili, le commandant “OMELO” et son adjoint le commandant “TONY”, tout comme le Major “BENOIT”, tous travaillant à Ndjili, mais réquisionnés pour les besoins de la cause, sont au courant de ces mouvements aériens vers les zones sous contrôle M23.

L’autre partie de ces chars et de l’armement restent entreposés à Kibomango, pour éventuellement mettre Kinshasa à feu et à sang si jamais le régime arrivait à être menacé. C’est ainsi que Mr. Kabila déclare sécuriser le reste du pays, en livrant clandestinement le matériel aux forces ennemies afin de céder subtilement les Kivu au Rwanda. De toute façon, « ata Kivu ekeyi, problème ezali te! Les autres provinces sont en sécurité. »

Voilà le comportement d’un chef du régime, qui préfère livrer des armes aux ennemies du Congo, en gardant une partie pour être éventuellement utilisée contre la population frondeuse de Kinshasa; tout en maintenant affaiblies les troupes déployées au front.

2. Aspects techniques réglementaires qui réfutent cet embargo

Sur base d’éléments techniques et réglementaires que nous allons développer ci-dessous, nous voulons techniquement et méthodiquement démontrer le caractère fallacieux et mensonger de l’affirmation du même Kabila qui trompe la nation congolaise au sujet de l’embargo sur les armes.

L’embargo sur les armes en RDC a été imposé par le CONSEIL DE SECURITE DES NATIONS UNIES

L’embargo sur les armes a été imposé en 2003 par le CS par la Résolution 1493/2003. Il concernait tous les groupes armés et milices étrangers ou congolais opérant sur les provinces du Nord Kivu, Sud Kivu et l’Ituri, ainsi que les groupes qui ne faisaient pas partie de l’Accord Global et inclusif sur la transition en RDC.

Par sa Résolution 1596/2005 le CS a ensuite étendu l’embargo sur les armes à tout destinataire en RDC, à l’exception de l’armée et de la Police Nationale CONGOLAISE. En effet, la Résolution 1596 prévoit de sanctionner les personnes ayant violé l’embargo sur les armes en leur imposant des mesures d’interdiction de voyage et un gel de leurs avoirs financiers. De plus, cette Résolution 1596 a élargi l’embargo sur les armes à l’ensemble de la RDC, tout en exemptant les FARDC et la PNC en cours de brassage et d’intégration, néanmoins soumises à certaines restrictions.

En réalité, les restrictions auxquelles sont soumises actuellement les FARDC et la PNC concernent des clauses spécifiques qui permettent à la RDC d’acquérir une série d’armes et munitions, et d’équipements militaires de base (dont des avions, des hélicoptères, des chars, des véhicules blindés et du matériel de transmission: communications militaires…) pour autant que cela se réalise dans le cadre global et multilatéral défini dans le programme de la RSS des FARDC et soit adéquat aux besoins militaires réels des FARDC et de la PNC et compatibles objectifs poursuivis dans le cadre de la RSS et de la mise sur pied d’une armée restructurée, intégrée et bien équipée.

Par ailleurs, en décembre 2005, le CS a renforcé sa politique de sanction contre les violeurs de l’embargo par le vote d’une nouvelle résolution 1649 qui s’étend aux “responsables politiques et militaires des groupes armés étrangers opérant en RDC, ainsi qu’aux “responsables politiques et militaires des milices congolaises recevant un soutien de l’extérieur” de la RDC. Donc, le CS visait presqu’explicitement les milices qui étaient soutenues par le Rwanda ou l’Ouganda.

En juillet 2006 par sa Résolution 1698/2006, le CS des Nations unies a reconduit pour un an l’embargo, puis par les Résolutions 1771/2007 et 1799/2008 jusqu’au 31 mars 2008.

Une autre Résolution 1807/2008 a reconduit cet embargo jusqu’au 31 décembre 2008 et limité son application uniquement aux forces non gouvernementales ( càd aux seuls groupes armés et milices évoluant en RDC) et personnes opérant sur le territoire de la RDCONGO. La particularité de la Résolution 1807/2008 a été de supprimer l’obligation faite au GOUVERNEMENT congolais suivant lequel tout envoi autorisé d’armes devait se faire exclusivement sur les sites désignés par le gouvernement en concertation avec la MONUSCO en RDC. Même si la Résolution, en application de son article 5, précisait que tous les Etats doivent notifier au Comité des sanctions du Conseil sur la RDCONGO, tout envoi d’armes et de matériels connexes en RDCONGO et toute fourniture d’assistance, de conseil ou de formation ayant un rapport avec la conduite d’activités militaires dans le pays.

Ainsi, ce sont aujourd’hui les groupes tels que ¨que les Maï-Maï, le CNDP, le M23 qui constituent les groupes ciblés par cet embargo. Mais paradoxalement ce sont ces milices qui détiennent, comme on l’a vu dans la ferme privée de Ntaganda (une ferme qui n’est pas un dépôt d’armes officiel répertorié par la Commission nationale du Contrôle d’armes CNC -ALPC) qui abritait 25 tonnes d’armes loudes de toutes sortes et de tous calibres.

Dans un ouvrage publié en Belgique en 2011 par le GRIP (Groupe de recherche et d’information sur la paix et la sécurité) ,” Armes légères dans l’Est du Congo – Enquête sur la perception de l’insécurité”, les auteurs ont très bien explicité la portée des différentes résolutions du CS sur l’embargo en RDC, notamment la Résolution 1807 (mars 2008) qui élargissait le régime des sanctions des résolutions précédentes aux responsables de violences dirigées contre les femmes dans des situations de conflit armé”.

Selon ces auteurs, par ces résolutions, le Conseil de sécurité confirme également que les restrictions sur les importations d’armes ne s’appliqueraient plus au GOUVERNEMENT de la RDC:”les mesures sur les armes (…) ne s’appliquent plus à la fourniture, à la vente ou au transfert au gouvernement de la RDC d’armes et de matériels connexes (NDLR: chars, véhicules blindés, avions de combats, hélicoptères, …) ni à la fourniture d’une assistance ou de services de conseil ou de formation ayant un rapport avec la conduite des activités militaires destinées au gouvernement de la RDC (Résolution 1807, 31 mars 2008).

Par cette Résolution 1807, il a été formellement mis fin aux obligations découlant de la résolution 1596 (2005) qui limitait drastiquement la possibilité pour la RDC d’acquérir de l’armement et du matériel militaire et imposait une procédure lourde qui devait passer par une minutieuse coordination de la MONUC. Un embargo qui ne se justifie plus actuellement. CQFD et qui démontre que Kabila vient de mentir au peuple congolais pour justifier une fois de trop son manque de volonté politique de doter les FARDC d’un armement conforme à une armée digne et forte. Les éléments susmentionnés montrent clairement que la RDC ne fait pas formellement l’objet d’un embargo qui lui interdirait de s’équiper militairement. L’embargo dont est question ici est exclusivement destiné à couper des approvisionnements (militaires) aux groupes et milices armés. Paradoxalement, ce sont ces derniers qui au finish sont mieux lotis que nos FARDC. Allez-y comprendre quelque chose!

Par la Résolution 1857/2008, l’embargo défini dans la résolution 1807/2008 a été reconduit jusqu’au 30 novembre 2009. Le Gouvernement de la RDC a été sommé au paragraphe 11 de la Résolution 1857/2009, par le CS, de COOPÉRER INTENSÉMENT avec le Groupe d’experts désignés par le Secrétaire Général des Nations UNIES en échangeant des informations sur la livraison d’armes.

Il est à préciser que l’embargo touchant uniquement les groupes armés (et non le régime de Kabila) a été prolongé par les résolutions 1896 (en décembre 2009) et 1952 (en novembre 2010). Cet embargo a été d’application jusqu’au 30 novembre 2011, puis reconduit jusqu’au 30 novembre 2012 par la Résolution 2021 adoptée par le Conseil de sécurité à sa 6671e séance, le 29 novembre 2011.

Ainsi, l’acquisition des chars mentionnés au point 1, mais destinés aux CNDP et M23 et celle des armes lourdes trouvées chez Bosco Ntaganda, se sont réalisées dans le cadre de cette clause permettant à la RDC de se doter des moyens militaires adéquats en conformité avec les objectifs poursuivis par la RSS des FARDC et même de la police nationale.

Alors, si les différentes résolutions arrêtées par le CS permettent à la RDC de s’approvisionner en armes et munitions. Comment expliquer le manque des munitions actuellement chez les FARDC ? Comme l’avance cet extrait d’article de Radio Okapi “Les troupes gouvernementales manquent de munitions et abandonnent des villages au M23″, a indiqué un diplomate, citant le rapport de M. Meece.

Les experts et les techniciens militaires savent très bien que les résolutions actuelles du CS permettent à la RDC de se doter des matériels adéquats. A cela, avec une bonne formation, une motivation suffisante de nos troupes (environ 17.000 FARDC déployées au Nord Kivu contre une division rwando-ougando-M23 , soit +ou- 3000 Hommes) et une réelle détermination politique de bouter l’ennemie au delà des frontières, la seule option militaire (et non l’option diplomatique/politique) suffit largement pour écraser cette fausse rébellion. Car avec la supériorité numérique et technique sur le terrain, les rapports de force militaires devraient naturellement tourner à l’avantage des FARDC. Hélas, c’est le contraire qui se produit depuis 2004.

b) Trait constant de Kabila: Le manque de volonté politique lorsqu’il s’agit de renforcer la capacité militaire des FARDC

Dans un autre régistre, concernant la conformité exigée à la RDC à la réglementation internationale sur les armes, il est à constater et à relever une fois de plus le manque de volonté politique manifesté par Kabila et son régime. En effet, un récent rapport de la Commission Nationale de contrôle des armes légères et de petit calibre et de réduction de violence armée (CNC-ALPC) du Ministère (congolais) de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Aménagement du Territoire a mis en avant ce manque d’empressement manifesté par Mr Kabila de promulguer les lois nécessaires permettant de doter la RDC d’une législation nationale conforme à la législation internationale.

Ce rapport sur la mise en œuvre du Programme d’Action de l’ONU et du Protocole de Nairobi en vue de prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères et de petit calibre sous tous ses effets, daté de décembre 2011 mentionnait clairement que: ” la RDC accuse une faiblesse dans ce volet. Actuellement elle ne travaille que sur l’Ordonnance-Loi n°85/035 du 3 septembre 1985 portant régime général des armes et munitions, texte presque caduque. Malgré ces insuffisances et imperfections, elle (cette ordonnance-loi promulguée sous MOBUTU) constitue le texte de base sur les armes jusqu’à ce jour en RDC, alors que voté dans une période de stabilité politique et sécuritaire.

Et pourtant cette loi qui gît dans les tiroirs de Mr Kabila est, selon le rapport du Ministère congolais de l’Intérieur (donc un ministre sous les ordres de Kabila), essentielle entre autres pour la mise en place d’une traçabilité des stocks d’armement individuel, voire collectif, par le marquage de toutes les armes de dotation des FARDC, puis de la PNC et assurer le développement d’une base de données relative à ces stocks (en référence au protocole de Nairobi)

Enfin, ce même rapport d’un ministère congolais sous l’autorité de Kabila mentionne noir sur blanc que: “Le Parlement a adopté la proposition de la Loi sur les ALPC en RDC et ne reste que sa promulgation par le Chef de l’Etat.” Le rapport poursuit même en ces termes: Cette matière a une faiblesse législative en RDC mais elle est traitée dans la loi sur les ALPC de 2010 (NDLR: déjà votée de puis 2 ans au Parlement) qui est en attente de promulgation par le Chef de l’ETAT.

Et ma question est la suivante: Quelles sont les raisons qui justifient ce retard de promulgation par Mr Kabila d’une loi extrêmement essentielle devant lutter entre autres contre le trafic illicite des armes en RDC?

Poser cette question est déjà le début de la réponse dans la mesure où, depuis 2004, chaque fois qu’il s’agit de promulguer les lois fondamentales relatives à la défense et la sécurité de la RDC, Mr Kabila a toujours traîné les pieds. Lui qui s’affuble du titre du commandant suprême de l’armée ou se dit être le garant de l’intégrité et de la souveraineté de la Nation Congolaise.

Généralement, lorsqu’il promulgue ces lois essentielles, il le fait non de son propre gré, mais à la suite d’énormes pressions internationales. Ainsi l’atteste cette mise en garde du CS en 2011 qui dans un communiqué de l’ONU datée du 19/05/2011, les membres du conseil de sécurité ont exprimé leur inquiétude sur les:

« difficultés rencontrées tout au long du processus d’intégration du CNDP (NDLR: allié militaire, politique et électoral de Kabila et mère biologique du M23) dans les FARDC et par la lenteur des progrès enregistrés dans la réforme des forces de sécurité, aussi bien dans l’armée que dans la police ». Ils invitent « les autorités congolaises à adopter sans tarder le cadre juridique nécessaire et à mettre en œuvre la vision à long terme qu’elles ont du rôle et de la structure de l’armée et de la police. «

Pour terminer, il est à rappeler que le groupe d’experts de l’ONU rapportait dans leur rapport du 29 novembre 2010 (S/2010/596) que les armes acquises par des groupes armés congolais provenaient notamment des membres des forces de sécurité congolaises, càd FARDC, PNC, ANR…

3. La solution à la crise ne réside donc pas dans la mobilisation derrière Kabila.

Donc, le peuple congolais ne doit pas être induit en erreur par des vaines théories qui veulent que pour bâtir une armée respectée en RDC et contrer le Rwanda et l’Ouganda, il nous faut mobiliser 1.000.000 d’hommes. D’autre part, le peuple doit rester vigilant de ne pas tomber dans la tentation du discours politicien de Kabila, sans fondement militaire, qui appelle à la Nation à une mobilisation générale derrière sa personne. C’est faire la diversion en voulant profiter de cette guerre, fabriquée de toutes pièces, pour se donner une légitimé populaire qui lui fait défaut à la suite de sa grande tricherie électorale de novembre 2011.

Qu’il soutienne d’abord la population du Kivu à se mobiliser dans un premier temps seul contre les agresseurs, tout en donnant les moyens de défense qu’il faut aux FARDC, avant de demander une mobilisation générale de toute la population. Les populations du Kivu sont suffisamment motivées pour faire comme à Kinshasa en 1998 et il n’a pas besoin de toute la République, qu’il clochardise, pour ce faire. Mais pourquoi ne le fait-il pas en premier lieu? En 1998, rien que la mobilisation des kinois par Mr Abdoulaye Yarodia a permis de mettre les “nyangalaka” en déroute. Et les kinois n’ont pas attendu une mobilisation venue de Kananga, d’Ikela ou d’une mobilisation générale nationale pour mettre en déroute le plan de son instructeur militaire James Kaberebe.

Procéder de la manière dont il a voulu le faire dans son point de presse relève ni plus ni moins d’une stratégie de récupération politique qui vise à se donner une légitimité qui ne lui a pas été octroyée en novembre 2011. Et dans mes précédents écrits, en bon éclaireur, je le voyais déjà venir sur ce terrain et avais dénoncé cette subtile stratégie du hameçon visant à détourner l’attention du peuple congolais. Qu’il donne d’abord des moyens efficaces aux FARDC, notamment les munitions qui ne sont pas sous embargo, comme il semble le mentir, tout en assurant une bonne coordination des actions militaires comme le lui a même exigé même son soutien diplomatique, Mr Reynders avant de penser aux options politiques et diplomatiques

Il doit être compris par TOUS que SANS MOYENS adéquats mis à la disposition des FARDC, mobilisation générale ou non, la guerre sera perdue d’avance…

Après avoir vainement recherché une légitimité politique par la mission d’information mandatée à Charles Mwando Nsimba, voici Mr Kabila, profiter du deuil national congolais à l’Est, pour rechercher un soutien populaire devant consolider son illégitimité populaire par son maintien par la force au pouvoir contre la volonté populaire exprimée majoritairement en novembre 2011. Et c’est le piège que nous décriions il ya quelques semaines et qui n’était pas compris par ceux qui appelaient à tout vent à une mobilisation générale sans en, définir les modalités pratiques.

Chers tous, la défense du Nord Kivu est affaiblie par sa haute hiérarchie qui vient de donner l’ordre d’éloigner le fer de lance de la contre offensive FARDC vers Bukavu afin de permettre aux rwandais, aux ougandais et au M23 de pouvoir mieux contrôler la zone autour de Goma et Rutshuru.

Ne soyez pas donc surpris de voir Kabila, dans les prochaines semaines, allez organiser une mise en scène théâtrale dans cette zone passée subtilement sous contrôle ennemie, en simulant une fausse rencontre avec les soldats et leur hiérarchie corrompue, choisis sur le volet. En effet, les conditions sécuritaires (que vont lui assurer le M23, le Rwanda et l’Ouganda) semblent réunies pour lui garantir une visite sécurisée dans cette zone. Paradoxalement, au moment où les FARDC avaient le contrôle effectif de Goma et ses environs, il a brillé par son absence sur le terrain.

Ce sont les infos et l’analyse que je tenais à éclairer l’opinion pour qu’elle ne se laisse pas induire dans une confusion entretenue et qu’elle ne périsse pas par manque de connaissance. Cela fait partie de la bataille médiatique.

JJW.

 

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