FONDATION CONGOLAISE POUR LA PROMOTION DES DROITS HUMAINS ET LA PAIX
COORDINATION SUD-KIVU
BUKAVU – REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
DEPECHE N° 001/FOCDP/2012
LES FDLR REALISENT LE GENOCIDE CONTINUE DANS LE TERRITOIRE DE SHABUNDA AU SUD- KIVU EN RDC
La Fondation Congolaise pour la Promotion des Droits humains et la Paix déplore et décrie plus haut les actes de génocide humain accompagnés de pillages et destructions méchantes sans discrimination que les troupes armées des Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR) continuent à perpétrer contre le peuple de l’ethnie Lega dans le territoire de Shabunda en Province de Sud-Kivu en République Démocratique du Congo.
Ces crimes internationaux commis sur le peuple lega en contre partie de son hospitalité traditionnelle semblent ne pas constitués la préoccupation de la Communauté internationale, et ce, face à l’irresponsabilité complice de l’Etat congolais.
L’on ne sait s’imaginer, qu’à l’heure actuelle de la civilisation de l’humanité, la vie et la dignité humaine soient en surenchère sans mobilisation des puissances ayant la mission souveraine qu’internationale de la défense nationale et de la sécurité des personnes et des biens et, le maintien de la Paix et de la Sécurité internationale.
Ces crimes s’organisent en un moment étonnant de joie des FDRL, alors que la Cour pénale internationale, sur décision de la Chambre Préliminaire I du 16 décembre 2011, venait de remettre en liberté depuis le 23 décembre 2011 monsieur Callixte Mbarushimana, leur Secrétaire Général. Les juges n’ayant pas été convaincus des charges retenues par le Procureur, corrélativement aux crimes graves qu’auraient commis les forces de FDLR sur la population civile dans les Kivus en République Démocratique du Congo.
En effet, en dates de lundi, 02 et mardi, 03 janvier 2012, les troupes de FDLR ont une fois de plus continué à lancer des attaques systématiques et généralisées aux fins de la destruction de tout le peuple Lega dans le territoire de Shabunda. Les méthodes et techniques utilisées durant ces attaques rappellent celles qui étaient employées lors du génocide rwandais de 2004 : tueries à grand échelle et sans discrimination des populations civiles lega par fusillades, égorgement, éventrements des femmes en ceintes, pillages, incendies des villages, etc.
Pour illustration, les villages de Luyuyu, Ngolombe et Kishenya en groupement de Bamuguba Sud ont été le théâtre de ces dernières tragédies humaines en date. Dans les villages attaqués, il n’ y a eu de survivant aux heures de carnages. Un bilan provisoire fait état de plus de soixante personnes massacrées. Les décomptes des cadavres relèvent provisoirement que dans le village de Luyuyu trente sept personnes ont été tuées parmi lesquelles une femme enceinte éventrée dont le bébé âgé de sept mois a été jeté en brousse.
Dans le village Ngolombe on dénombre actuellement 13 personnes assassinées. Au village Kishenya six habitants ont été massacrés parmi lesquels le Chef de village qui a été décapité.Dans le lot des pillages systématiques signalons celui du dépôt pharmaceutique de l’Action- Solidarité, une organisation à caractère humanitaire.
Les troupes des FDLR ont promis de continuer à tirer sur tout ce qui bouge à leur passage dans l’ensemble du territoire de Shabunda.
Pour réverbérer la mémoire, rappelons certains crimes de la série du plan FDLR dans le territoire de Shabunda
1. Depuis mars 2011 plus de 10 000 personnes ont été forcées de quitter leurs villages dans le groupement de Baliga suite à l’occupation des FDLR. Le chef de collectivité ad intérim dont l’administration se trouve installée dans ce groupement s’était échappé avec tous les quatre policiers qui y étaient encore présents pour se refugier à Kigulube avant d’arriver à la capitale Shabunda.
La plupart de déplacés vivent actuellement leur calvaire à Lulingu où des jeunes organisés en groupe d’autodéfense local dénommé Raia Mutomboki assurent leur sécurité.
2. Le mercredi, 17 août 2011, les troupes des FDLR ont lancé des attaques sur la localité de Tchonka en chefferie Bakisi dans le territoire de Shabunda. N’ayant pas trouvé des personnes physiques, ils ont incendié le marché.
3. Les troupes des Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR) s’affrontent, depuis le lundi 29 août 2011, aux jeunes du territoire de Shabunda, ces derniers ayant pris conscience de s’organiser finalement en groupe d’autodéfense locale, Raia Mutomboki. Les combats se déroulent dans le groupement de Kitindi à 220 km au Sud du territoire.
4. Le jeudi, 8 septembre 2011, lors de leurs paisibles attaques génocidaires lancées sur les villages du groupement Ikama-Kasanza, les FDLR ont pris en otage plus de cent personnes essentiellement les femmes, les enfants et les vieillards. Dans l’exécution de leur entreprise, ils ont traqué des milliers des déplacés en refuge dans la forêt de Lutwe et Kamasani. L’effectif des victimes massacrées n’est jusqu’à présent connu. Tous les hommes qu’ils avaient pris en esclavage pour transporter le butin pillé dans la localité de Kitindi étaient égorgés. Ces FDLR provenaient de leur bastion situé à 7 kilomètres de Chabene, sur la route nationale numéro 2. Ils ont traversé la rivière Elila pour attaquer Kitindi, chef-lieu d’Ikama Kasanza, une localité située à 285 kilomètres au sud de Shabunda-centre.
Ces attaques ont eu également des conséquences néfastes sur l’éducation, que la rentrée scolaire n’a plus eu lieu comme prévu par le programme national dans la chefferie de Wakabango I.
5. Signalons que tous les sites libérés par les Forces Armées de la République Démocratique du Congo, pour des raisons de formation sans relève, ont été occupé par les FDLR qui s’y imposent les prérogatives de l’administration publique avec comme principale mission la perception des taxes et l’exploitation des matières précieuses.
Infortunée, l’opinion populaire déplorant ces crimes qui se perpètrent aux yeux doux de l’Etat congolais et de la communauté internationale s’interroge sur plusieurs perceptions notamment :
1. La connaissance de l’ennemi: qui est FDLR et qui ne l’est pas dans le grand Kivu aujourd’hui ? Où, quand et comment recrute-il ses membres ? Quelle langue parlent-ils dans le bulega? Comment sont-ils payés et par qui ?
1. La connaissance de l’ennemi: qui est FDLR et qui ne l’est pas dans le grand Kivu aujourd’hui ? Où, quand et comment recrute-il ses membres ? Quelle langue parlent-ils dans le bulega? Comment sont-ils payés et par qui ?
2. Ses motivations : si les FDLR est un mouvement politico-militaire pour libérer le Rwanda, pense-t-il en occupant Shabunda, Mwenga, Lubutu, etc, territoires non frontaliers du Rwanda qu’il va libérer ce dernier? A-t-on appris un jour qu’il a occupé un village rwandais ? Si ses combattants sont vraiment hutu, pourquoi ils n’arrivent pas à faire jonction avec les hutu de l’intérieur, et c’est depuis 1994 ? Faut-il les prendre pour des pirates ou des corsaires ou tout simplement ils sont pirates et corsaires ?
3. Quelles sont les forces en présence ? (MONUSCO, FARDC, etc.) : dans quels villages de Shabunda , Mwenga, etc sont-elles déployées ?
4. Pourquoi ces forces considérées comme ennemie commune ne sont pas toujours neutraliséespar une coalition de 5 armées (FARDC, Rwanda, Burundi, Ouganda et la MONUSCO) présentes dans la région de grands lacs ? 5. Pourquoi les jeunes de ces territoires s’organisent depuis longtemps en force d’auto défense ? Qui les soutiennent (FARDC, MONUSCO, etc.). Ont-ils la foi dans l’armée nationale de leur pays ? Si oui, comment ils le manifestent sur le terrain ? Si non pourquoi ? Ont-ils des ressources morales, intellectuelles, matérielles et financières pour promouvoir leur droit à l’autodétermination d’un peuple ?
6. Quels sont les acteurs et les actions menées sur le plan national et international ?
Il faut une ingérence humanitaire :
Durant les deux dernières années dans le territoire de Shabunda plus de 1 000 personnes de l’ethnie lega sont déjà victimes du génocide des FDLR; plus de 3 000 femmes violées, plus de 500 maisons incendiées ; plus de 10 000 personnes soumises aux déplacements forcés, etc.
Au regard de ce qui précède, la Fondation Congolaise pour la Promotion des Droits humains et la Paix lance un appel vibrant à toute l’opinion de s’engager pour rétablir la Paix et la Sécurité dans le territoire de Shabunda :
1. A l’Etat Congolais :
– De rompre avec cette attitude complice de sacrifier tout le peuple lega et prendre ses responsabilités souveraines en main en organisant la défense nationale et la sécurité des personnes et des biens ;
– De ne pas faire une politique de deux poids, deux mesures, étant donné l’absence pitoyable même d’un mot de soutien à ses citoyens livrés à la cruauté rwandaise ;
– De s’occuper des victimes.
2. Aux Nations Unies :
– De déployer des casques blues pour la protection de la population dans le territoire de Shabunda entant donné que la situation imposée à la population de Shabunda relève de l’ordre de la Paix et de la Sécurité internationale ;
– De favoriser le retour des FDLR au Rwanda. Le peuple de Shabunda n’a ni de loin, ni de près, ni même de quelle manière que se soit, une part de responsabilité de la délocalisation hutu du Rwanda.
3. A la Cour pénale internationale
D’ouvrir des affaires sur le territoire de Shabunda en fin de lutter efficacement contre l’impunité des crimes internationaux et graves violations des droits de l’homme. Il est indéniable que l’Etat congolais ne manifeste ni la volonté de poursuivre ces crimes commis au quotidien, et démontre de l’incapacité manifeste face aux présumés auteurs de ces crimes.
4. A la communauté internationale
De venir en assistance humanitaire aux populations de territoire de Shabunda affectées par les conséquences de crime génocidaire et de crimes contre l’humanité qui, sont dépouillées de tous leurs droits et moyens de substance : pas d’accès à l’eau potable, village brulés, veuves et orphelins multiples, écoles et églises détruites avec méchanceté, massifs déplacements forcés, pillages de biens personnels et de ressources naturelles, etc.
Le territoire de Shabunda est le plus grand territoire de la province du Sud-Kivu en superficie et en potentialités naturelles. Il est le deuxième en superficie en RDC après le territoire de Bafwasende en province orientale.
Fait à Bukavu, le 05 janvier 2012
POUR LA FOCDP :
Le Coordonnateur du Sud-Kivu Le Président Exécutif National
Pierre MASUDI WASSO André Marie KITO MASIMANGO