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Marcher dans l’obscurité: L’informel dans les Grands Lacs

Marcher dans l’obscurité: L’informel dans les Grands Lacs

Marcher dans l’obscurité: L’informel dans les Grands Lacs IN

Marché dans l’obscurité: Le Commerce informel transfrontalier dans la région des Grands Lacs.

Ce rapport de recherche des Nations Unies analyse les dynamiques du petit commerce transfrontalier au niveau des 3 frontières à l’Est de la RDC et entre le Burundi et le Rwanda, et propose des actions pour l’amélioration de ce commerce afin de faire avancer le pouvoir économique des femmes et, par là même, contribuer à la paix et à la sécurité dans la région. Ce rapport fait partie d’un projet d’International Alert qui vise le renforcement de l’environnement des affaires pour les femmes (majoritairement) petites commerçantes et la création d’opportunités de dialogue et rapprochement entre les commerçant(e)s et les autorités des pays concernés. La recherche est utilisée comme instrument pour les femmes commerçantes aux campagnes de sensibilisation à ces quatre frontières.

Les résultats principaux de cette recherche sont les suivants :

1. Les revenus du commerce sont principalement utilisés dans les ménages pour couvrir des besoins primaires, comme l’alimentation ou la scolarisation des enfants. Les femmes en particulier jouent un rôle important dans ce commerce, car elles constituent la majorité des commerçant(e)s et que ce commerce est leur principal moyen de subsistance. Les femmes commerçantes vendent surtout des produits alimentaires de faible valeur marchande, tandis que les commerçants hommes vendent une plus grande variété de produits de valeur supérieure.

2. Les femmes commerçantes sont confrontées à des difficultés spécifiques : elles ont le plus petit capital de départ, elles font généralement du commerce des biens qui génèrent le moins de profits, et elles sont confrontées au harcèlement à la frontière, ainsi qu’à une perception négative de leurs activités de la part de leur entourage (sauf de leurs propres familles). En plus, leurs activités commerciales ne les libèrent pas de leurs responsabilités familiales : leur commerce les oblige à revenir à la maison tard le soir, pour assurer ensuite les besoins du ménage.

3. Pour les hommes et les femmes commerçants, l’accès au capital est limité et provient en grande partie des ressources du ménage. La RDC est, en outre, confrontée à un problème spécifique : celui des taxes informelles et de la multitude d’agences présentes aux frontières, qui entraîne parfois un mauvais traitement des commerçant(e)s de la part des fonctionnaires. Les entretiens avec les commerçant(e)s ont révélé qu’ils préfèrent les taxes informelles parce qu’elles sont « négociables » ; mais : i) certaines taxes ne sont pas supposées être payées et constituent donc une violation des lois nationales ; et ii) ces taxes sont basées sur des accords informels qui sont imprévisibles, ne sont pas durables et doivent être constamment renégociés.

4. Le manque de connaissance par les commerçant(e)s de leurs droits et responsabilités constitue un problème majeur. Les commerçant(e)s ne connaissent généralement pas la nomenclature, les différents traités et réglementations (nationales ou régionales) ou les rôles et responsabilités précis des différentes agences frontalières.

5. Les relations entre les commerçant(e)s sont parfois difficiles et ils se plaignent de discrimination, tracasseries, etc., de la part de leurs homologues des différents pays. D’un côté, ces relations sont le reflet d’une situation de concurrence commerciale, mais elles sont aussi le résultat d’une histoire de violence dans la région qui est entrée dans la mémoire et se reflète dans les préjugés, stéréotypes et rumeurs que les gens formulent les uns envers les autres.5

6. Les commerçant(e)s sont souvent mal organisés. Seule une minorité d’entre eux sont membres d’associations ou coopératives, qui sont généralement faibles et qui ont tendance à avoir des relations concurrentielles. La grande majorité des commerçant(e)s qui ne font pas partie d’une association ou d’une coopérative souhaitent vivement en devenir membres, mais ont l’impression que cela dépasse leurs capacités.

Téléchargez l’intégralité du rapport.

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