M23, rencontre de Kampala, Kabila, les Nations-Unies, tango Fort: L’analyste politique Jean-Pierre Mbelu explique pourquoi tous ces faits et personnes ne constituent qu’un théâtre destiné à distraire les congolais et les détourner des vrais enjeux d ‘occupation de nos terres, pillage de nos ressources et massacres de nos populations. Jean-Pierre Mbelu invite, également, chaque congolais à relire l’histoire récente du pays pour continuer à mener des actions efficaces , mais surtout à ne pas lâcher prise. Parce que “ceux qui nous massacrent aujourd’hui travaillent sur le court terme, ils auront à le payer sur le long terme”, de toute façon.
Sur la rencontre Kabila – Runiga à Kampala, le 24 novembre 2012
Ne nous laissons pas distraire. la question du M23 avec Kabila est une question de, à ce qu’on appelle au Congo, la majorité présidentielle. N’oubliez pas que le M23 est une émanation du CNDP et que le CNDP est membre de la majorité présidentielle. Cette rencontre cherche à distraire le peuple congolais et prépare une énième infiltration chez nous, après l’AFDL, le RCD, le CNDP et maintenant le M23.
Sur les différentes rebellions au Congo
Tous ces mouvements (AFDL, RCD, CNDP, M23) ont été créés, par les anglo-saxons, leurs poulains rwandais et les chevaux de troie au Congo pour faciliter l’infiltration des rwandophones et des rwandais chez nous pour qu’ils puissent s’emparer de nos institutions et structures étatiques mais aussi régner sur nous, nous humilier, massacrer nos populations, s’emparer de nos terres et en faire les leurs.
Sur l’Union africaine
On ne peut rien attendre de l’UA. Relisez notre histoire et vous verrez que la domination du Congo passe par l’Afrique du Sud d’où est issue la présidente actuelle de l’Union Africaine.
Sur l’Afrique du Sud
L’Afrique du Sud a composé avec les USA, la Grande-Bretagne et l’Union Européenne pour pouvoir nous mater. N’oubliez pas que certaines multinationales qui pillent nos matières premières sont Sud-africaines. Aujourd’hui l’Afrique du Sud travaille à l’avilissement des congolais, à leur esclavage et leur domination par le système néolibéral et ses chiens de garde. L’élite noire sud-africaine n’a pas accédé au pouvoir, elle a cédé aux pressions de ses maitres. Même si nous voyons des nègres de scène sur le devant de la scène,ils n’ont pas le pouvoir.
Sur la décision du conseil de sécurité de l’ONU d’imposer aux rebelles de reculer vers leurs positions passées
N’oubliez pas un seul instant que le conseil de sécurité des Nations-Unies occupe le Congo. Kagame, Museveni et Kabila se sont rencontrés à huis-clos. ils ont évalué le travail effectué jusque là pour voir comment ils vont le poursuivre. Mais ils ne peuvent pas faire cela sans l’opinion des membres influents du conseil de sécurité dont les USA et la Grande-Bretagne. Nous sommes vraiment dans une phase de recolonisation dure, organisée par un capitalisme qui a atteint sa phase sénile et n’a pas froid aux yeux quand il faut massacrer, tuer et dépeupler les terres parce qu’il y va de sa survie.
Sur l’attitude de Kabila
Depuis que ce jeune homme qu’on appelle Joseph Kabila est à la tête de notre pays, quand a-t-il déjà rendu compte de ce qu’il faisait aux Congolais? Il se moque de nous. Les Mende,les Tshibanda et tous les autres qui ont crié partout que le Congo ne pouvait pas écouter les revendications du M23 et qu’il fallait négocier directement avec l’agresseur rwandais, ne parlent plus! Ils font tout simplement leur boulot de bouffons et de marionnettes. Kabila n’est pas le président du Congo, c’est un usurpateur, un infiltré comme James Kabarebe. Le pays n’est pas gouverné et est laissé entre les mains de criminels de guerre et truands. La pire des fautes que nous congolais avons commises, sauf peut-être que la plupart d’entre nous le sachent, est d’avoir accepté que des criminels de guerre puissent être acceptés comme des possibles hommes d’Etat.
Sur la rencontre officielle du 24 novembre à Kampala
Il ne se passe rien à Kampala. C’est du théâtre. Tout a déjà été bouclé à partir du jour où les maitres des nègres de service de Kigali et de Kampala ont décidé que le Congo leur appartenait et qu’ils allaient tout faire pour que les terres congolaises puissent être dépeuplées et les peuples congolais massacrés. Depuis qu’on nous massacre, il y a eu juste une action de Laurent-Désiré Kabila à la cour internationale de Justice qui n’a pas abouti. On nous massacre impunément et toutes les décisions prises ne vont pas dans le sens de pouvoir mettre fin à ces massacres.
Sur la mission du M23
Le M23, c’est le même projet conduit par l’AFDL qui s’est perpétué à travers les autres rébellions telles que le RCD-Goma, le CNDP ou le M23 aujourd’hui et qui sert un même objectif: occuper les terres congolaises, piller et massacrer les congolais.
Sur le silence des élites congolaises
Cela s’explique surtout par la cupidité. Nous avons des corrompus parmi nos compatriotes et les occidentaux savent cela. Au moment opportun, de toute façon, quand ces corrompus seront pris à leur propre piège les millions qu’ils ont aujourd’hui ne repartiront pas au pays. L’argent de Mobutu n’est pas retourné chez nous. Ce sont eux qui ont vendu le pays et fait en sorte qu’un criminel soit plébiscité en tant que chef d’Etat. un jour, ils auront un compte rendre à nos populations, même à titre posthume. Ils finiront par le payer. On ne peut pas, au nom de l’argent, livrer tout un peuple aux mains de gangsters et de criminels de guerre qui les massacrent et ensuite demander à ce même peuple de se mobiliser.
Sur le général Gabriel “Tango Fort” Amisi
Parler de la suspension de Gabriel Amisi comme un fait nouveau, c’est se moquer de notre histoire. Et ce Kabila n’a même pas le droit moral de suspendre Amisi, parce que lui-même fait le même jeu. Kabila ne luttera jamais pour le Congo.
Sur l’attitude de la diaspora
La guerre qui se passe chez nous est une guerre de basse intensité entretenue par les USA et la Grande-Bretagne et ils ne condamnent jamais le Rwanda parce que ce sont eux qui mènent la guerre. Les Congolais de la diaspora n’ont rien attendre de ces pays. Les grandes puissances aujourd’hui ne sont plus ce qu’elles étaient il y a 15 ou 20 ans. Nous devons nous reformater…
Nous sommes de plus en plus debout et nous ne devons pas lâcher prise. Nous ne devons plus agir par à coup. Il est important d’avoir des actions structurées et organisées sur le court, moyen et long terme…. On ne va pas changer le pays en ne faisant que des marches. Il faut aussi comprendre les enjeux, approfondir les analyses, mettre en place des stratégies et des méthodes d’actions efficaces. Tout ce travail doit se faire, dans le court, moyen et long terme. Faut-il attendre que tous les congolais comprennent ce qui se passe pour se mettre debout, non… Ayons un discours qui mette les acteurs pléniers de cette guerre sur le devant de la scène. Il ne faut pas se contenter de se déchainer sur les marionnettes et les chiens de garde.