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Le Congo, les manipulateurs des réseaux sociaux et leurs armes de prédilection

Le Congo, les manipulateurs des réseaux sociaux et leurs armes de prédilection

Le Congo, les manipulateurs des réseaux sociaux et leurs armes de prédilection IN

Par Jean-Pierre Mbelu

L’usage des réseaux sociaux peut se révéler dangereux à un certain moment donné. S’il est fait de façon inconsciente, il peut contribuer au maintien du statu quo entretenu par ‘’les maîtres du monde et ceux qui leur obéissent’’. Il peut favoriser la propagande manipulatrice des cœurs et des esprits.

Les réseaux sociaux peuvent être une machette à plusieurs tranchants. Ils peuvent à la fois informer en démultipliant le nombre de destinataires des messages qui y sont déposés. Ils peuvent aussi être au service de la propagande et de la manipulation de l’information par ‘’les maîtres du monde’’. Ils peuvent même participer de la délation favorable au contrôle de leurs usagers. Les révélations d’Edward Snwoden sur le travail abattu par la NSA ont été éloquentes à ce sujet.

Une récente étude vient de démontrer que le Pentagone dépense une fortune pour soutenir des études sur la manipulation des réseaux sociaux[1]. Il recourt aux moyens humains et financiers pour influencer les réseaux sociaux afin de préserver le statut quo. Cette information est d’une importance capitale pour les patriotes Congolais de tout acabit qui en font usage régulier. L’identification des usagers des réseaux sociaux facilite une approche psychologique permettant aux services secrets des ‘’maîtres du monde’’ de mettre la main sur des personnes vulnérables ou souffrant de troubles mentaux pour en faire des partenaires dans la manipulation ou la commission des crimes. Une étude menée par HRW et la Faculté de Droit de l’Université de Columbia[2] a mis à nu cette méthode utilisée par le FBI financé par le gouvernement américain.

Tout est souvent étudié et planifié sur le court, moyen et long terme. Il paraît donc important de souligner la contribution des chercheurs dans la propagande manipulatrice ; mais aussi dans la contre-propagande. Celle-ci a entre autres comme objectif la remise en question de certains lieux communs, des affirmations allant dans le sens du maintien du statu quo. Elle dévoile aussi les armes qu’utilisent les manipulateurs des réseaux sociaux. Il y a d’abord une bonne connaissance des usagers, de leurs goûts, de leur orientation sociale et intellectuelle. Il y a ensuite la haine et la division que les manipulés contribuent à entretenir. Pousser les musulmans vulnérables et déséquilibrés mentaux à commettre les crimes, par exemple, c’est subrepticement, susciter de la haine dans l’opinion (manipulée par la propagande) contre l’islam (en général) et contre les musulmans identifiés aux criminels. C’est créer un ennemi.

Tout cela a comme soubassement ‘’la politique du diviser pour régner’’.
Il y a enfin le décervelage entretenu par la propagande manipulatrice[3]. Il contribue à enchaîner la pensée des manipulés.
Comment peut-on faire face à cette prise en otage de la pensée et de l’opinion publique par les manipulateurs des réseaux sociaux ? En lisant, en étudiant (au quotidien) et en participant aux réseaux de contre-propagande[4], en fréquentant les médias alternatifs et en partageant les fruits de ses lectures avec ‘’les minorités organisées et agissantes’’ avec beaucoup de courage, de persévérance et un grand esprit d’abnégation. Mais aussi avec beaucoup d’humilité. En sachant que la guerre la plus âpre que ‘’les maîtres du monde’’ mènent au commun de mortels, au Sud comme au Nord, à l’Est comme à l’Ouest, est la guerre des idées.

A ce point nommé, ni eux, ni leurs chiens de garde ne font pas de cadeau. Ils connaissent la force d’une pensée nourrie en conscience. Ils savent que pour mettre de l’ordre dans l’organisation, il faut commencer par le mettre dans l’idéologie. Ce n’est pas un hasard qu’ils aient entre leurs mains tous les médias dominants et travaillent depuis toujours avec des think tanks.

 

Mbelu Babanya Kabudi


[3] Lire N. CHOMSKY et E. HERMAN, La fabrication du consentement. De la propagande médiatique en démocratie, Marseille, Agone, 2000.
[4] Un exemple d’un bon réseau de contre-propagande est celui du site de Michel  Collon ‘’Investig’action’’. Ses livres s’orientent dans le même sens. Citons en deux  qui détricotent les faux arguments utilisés pour justifier les guerres de prédation au travers des médiamensonges : Bush, le cyclone, Luxembourg, Oser dire, 2005 et Libye, Otan et médiamensonges. Manuel de contre-propagande, Bruxelles, Investig’action, 2011. Certains médias alternatifs congolais  constituent, de plus en plus, des réseaux de contre-propagande.

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