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Le sit-in de la LUCHA, entamé le 21 février 2013, n’est pas encore levé

Le sit-in de la LUCHA, entamé le 21 février 2013, n’est pas encore levé

Le sit-in de la LUCHA, entamé le 21 février 2013, n’est pas encore levé IN

Communiqué de presse n°001/LUCHA/2013 | 25 février 2013

1. La jeunesse de Goma du mouvement LUTTE POUR LE CHANGEMENT (LA LUCHA) informe les autorités publiques nationales, provinciales et urbaines, la MONUSCO, les agences du système des Nations-Unies, les ONG de défense des droits de l’Homme, les médias et, plus généralement, l’ensemble de l’opinion publique que le sit-in entamé le jeudi 21 février 2013 au siège de l’assemblée provinciale du Nord-Kivu n’est pas encore levé, mais n’a été que suspendu suite aux incidents survenus dans la nuit de jeudi 21 février et la matinée de vendredi 22 février 2013.

2. Pour rappel, le but de notre action citoyenne est, d’une part, d’amener les députés provinciaux, qui sont nos seuls interlocuteurs valables, nous population qui les avons élus, à user de tous leurs pouvoirs et de toutes leurs prérogatives constitutionnelles et légales afin d’obtenir que soient achevés, au plus tard le 15 mars 2013, les travaux de réhabilitation de la voirie urbaine de Goma qui durent depuis deux ans et créent une situation humainement et économiquement intenable pour le million d’habitants de la capitale provinciale du Nord-Kivu. D’autre part, exiger que la question de l’accès à l’eau potable soit inscrite en ordre de priorité à l’agenda de la prochaine session ordinaire de l’assemblée provinciale, de sorte qu’au plus tard à la fin du mois de mars 2013 l’eau potable coule en permanence dans tous les quartiers de la ville de Goma. Nos députés ont, dans un cas comme dans l’autre, une obligation de résultat, car nous en avons assez entendu de discours de bonnes intentions.

3. Nous remercions les membres du Bureau de l’assemblée provinciale et toutes les autres autorités qui ont tenu à prêter oreille à nos revendications et ont publiquement reconnu la légitimité et la pertinence de notre action citoyenne et non-violente. Par ailleurs, nous prenons acte de la décision de la Direction provinciale de la REGIDESO/Nord-Kivu, le 22 février 2013, d’établir un calendrier de distribution d’eau dans différents quartiers de la ville et de fixer le tarif à 20 francs congolais le bidon de 20 litres d’eau, mais nous disons que cette mesure n’enlève rien à notre exigence légitime d’avoir de l’eau potable dans tous les quartiers et de manière permanente. Aussi, en considérant que cela n’est qu’une mesure provisoire, nous demandons à la Direction provinciale de la REGIDESO de rendre par écrit cette décision, d’assurer sa plus large diffusion dans toute la ville et d’énoncer des sanctions contre tout récalcitrant. Nous allons nous assurer que cette décision est effectivement appliquée par la REGIDESO elle-même et par les tenanciers de robinets, et en cas de problème nous ne manquerons pas d’agir.

4. Cependant, nous dénonçons avec véhémence l’agression et le vandalisme dont nous avons été victimes dans la nuit de jeudi 21 février et la matinée de vendredi 22 février 2013, de la part des éléments de la police nationale congolaise commandés par un certain Major MALUMBA du GMI (Groupe Mobile d’Intervention). Alors que nous avions observé les dispositions de la constitution de notre pays en informant par écrit toutes les autorités de notre manifestation pacifique, nous avons été battus, blessés, pourchassés, et nos biens ont été extorqués. Cinq personnes parmi nous ont été blessées, d’autres ont encore des traumatismes suite aux coups reçus. Vendredi matin, d’autres éléments du GMI sont revenus et, après nous avoir de nouveau intimidés et pourchassés, ils ont arrêtés arbitrairement 11 jeunes parmi nous, qu’ils ont amenés au P2 avant de les relâcher après quelques heures.

5. Nous exigeons des autorités civiles, policières et militaires de la province des sanctions disciplinaires exemplaires contre ce Major MALUMBA du GMI dont les agissements anti-professionnels sapent gravement la réputation de notre police nationale (pourtant en cours de réforme) et entament la confiance et le prestige dont l’Etat est digne, en plus de porter atteinte à l’intégrité physique et la liberté de manifestation. Nous demandons à Monsieur le Commissaire provincial de la police nationale congolaise ainsi qu’aux autorités civiles compétentes de s’assurer que tous nos biens et effets indûment accaparés par ces policiers nous sont restitués, sans condition et sans délai. Nous demandons enfin à la justice militaire, que nous allons saisir formellement, de prendre cette affaire avec le plus grand sérieux et de juger rapidement cet officier récalcitrant ainsi que ses éventuels complices, coauteurs ou commanditaires. L’impunité de tels actes ne peut qu’assurer leur répétition à l’avenir.

6. Nous appelons l’assemblée provinciale à s’impliquer suffisamment à cet effet, car ces violations ont eu lieu à son siège, et visé des citoyens qui ne faisaient que demander compte à leurs députés. Nous appelons également la société civile de Goma, les ONG de défense des droits de l’homme et tous les citoyens à appuyer par tous les moyens légaux cette dénonciation, et à nous rejoindre dans cette lutte noble et pacifique pour nos droits les plus élémentaires.

7. Pour finir, nous informons les autorités, en particulier le Bureau de l’assemblée provinciale et l’ensemble des députés provinciaux, ainsi que l’ensemble de l’opinion publique, que si d’ici le 3 mars 2013 ils n’ont pas satisfait aux exigences contenues dans notre mémorandum du 19 février dernier, nous allons poursuivre notre sit-in devant le siège de l’assemblée provinciale, de jour et de nuit, sans nouvel avis.

Fait à Goma, le 25 février 2013

INGETA.

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