Communiqué de presse de Reporters Sans Frontières.
Journaliste en danger (JED) a publié, le 28 décembre 2011, son rapport annuel sur la liberté de la presse en République démocratique du Congo. L’organisation partenaire de Reporters sans frontières dresse un tableau des plus sombres et demande au pouvoir en place de stopper “l’escalade de la répression” qui s’abat sur la presse.
Ce document est rendu public alors que la République démocratique du Congo sort d’une élection contestée et que le climat reste tendu dans le pays. Joseph Kabila, reconnu vainqueur par la Cour suprême, a prêté serment le 20 décembre 2011. Son principal opposant, Etienne Tshisekedi, considère avoir remporté l’élection et a, lui aussi, prêté serment, à son domicile, le 23 décembre.
Dans ce rapport, qui se penche plus particulièrement sur les atteintes auxquelles ont été confrontés les médias durant la période électorale, JED revient sur la “frénésie propagandiste” que l’organisation avait déjà dénoncé lors de son monitoring des médias pendant la campagne. Elle y dénonce un “véritable fiasco” du travail journalistique qui, mêlé de “tension et d’intolérance politique” mais aussi d’”incitations à la haine et la violence”, est à l’origine de plus de la moitié des 160 atteintes à la liberté de la presse répertoriées en 2011.
L’organisation relance ainsi la question du professionnalisme dans les médias et interroge leur crédibilité, sévèrement mise à mal par le comportement des journalistes au cours de la campagne.
Les chiffres de cette année 2011 sont sans appel : JED recense un meurtre de journaliste, à Kirumba en juin, 42 arrestations, 57 cas de menaces et d’agressions, 43 cas de censures et entraves à la circulation de l’information, ainsi que 17 cas de pressions sur les médias.
Déplorant une “escalade de la répression”, qui a frappé la presse congolaise en 2011 et s’est singulièrement intensifiée aux alentours du 28 novembre, jour du vote aux élections législative et présidentielle, JED en appelle aux plus hautes autorités du pays et demande des mesures d’urgence pour “sauver la liberté de la presse”.
L’organisation recommande également au chef de l’Etat la dissolution du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication (CSAC), institution qui a brillé au cours des derniers mois par son “manque d’indépendance” et son “incapacité avérée”. JED demande son remplacement par “un organe plus crédible et compétent”.
Enfin, l’organisation établit également le court résumé de la situation dans huit autres pays du Réseau d’alerte Afrique centrale (Burundi, Congo Brazzaville, Cameroun, Gabon, Guinée équatoriale, RCA, Rwanda, Tchad).
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