Source: Le Potentiel.
Uniquement sur la période allant de janvier à octobre 2011, la production pétrolière de l’Angola s’élève à 500.475.576 barils par jour. Le Trésor public angolais a encaissé 25.609.929 dollars américains contre rien à la partie congolaise. En attendant l’aboutissement heureux d’éventuelles négociations, à entamer en 2014, le manque à gagner pour le Trésor public congolais s’élèverait à, au moins, 10 milliards de dollars américains pour l’exercice 2011. L’ardoise risque d’être très salée lors des négociations visant à rétablir la RDC dans ses droits.
Alors que la République démocratique du Congo peine à se trouver des ressources financières pour le financement de son budget, la République d’Angola, vient de battre son propre record en recettes pétrolières. En dix mois, la production pétrolière angolaise a atteint le pic de 430.730.610,470 barils, selon des statistiques publiées par le gouvernement de Luanda jusqu’au troisième trimestre 2011. Pour le gouvernement angolais, il s’agit d’une contreperformance dans la mesure où, «ce volume de production est inférieure à ce qui avait été programmé, parce que tout au long de l’année, ont surgi de problèmes technico-opérationnels et ont connu d’interruptions temporaires, pour la manutention dans certaines installations», note un officiel en charge du secteur pétrolier.
Au prix moyen pondéré de 110,43 dollars américains, un pactole de 25.609.841.929 dollars américains constitue l’encaisse en faveur du Trésor public angolais, selonune dépêche de l’agence de presse officielle angolaise, angop datée du mardi 10 janvier. La production journalière angolaise étant de 1.646.301 barils. Par ailleurs, cette somme ne représente que la quote-part revenant à Sonangol, l’opérateur public du pétrole en Angola. Grâce au contrôle qu’il exerce sur des surfaces importantes, notamment dans les eaux territoriales congolaises, l’Angola consolide son leadership et se classe en ordre utile pour assurer le bien-être et le développement de sa population.
LES BLOCS 14 ET 15
Qu’en est-il alors des blocs pétroliers se trouvant dans les eaux territoriales congolaises, notamment les blocs 14 et 15 ? Selon des informations livrées par l’agence PANA en date du 5 novembre 2010, le contentieux sur le plateau continental, soumis à l’arbitrage de l’ONU porte sur une réserve pétrolière s’étendant sur 4.000 km2. Dans cette zone pétrolière, l’Angola puise 500.000 barils par jour. Une quantité qui normalement devrait revenir à la RDC, si les autorités s’étaient avisées d’investir dans le secteur pétrolier.
L’arbitrage onusien appelé à rétablir la RDC dans la jouissance de ses droits sur cet espace maritime de 40 km au large de la côte sur 200 km en profondeur. Selon la législation internationale en la matière, en cas de limitation correcte des frontières maritimes, la RDC pourrait retrouver les blocs 14 et 15 regorgent d’une réserve pétrolière de 4 milliards de barils, selon des experts.
Le manque à gagner pour la RDC est évident. Les 500.000 barils de production journalière représentent un cumul de 150 millions de barils. Au prix de vente moyen pondéré de 110 USD comme appliqué par l’Angola, il se constate qu’à cause d’un manque de vision des Congolais depuis des décennies, plusieurs milliards de dollars américains échappent au Trésor public congolais. Sur les dix mois de l’exercice 2011, le manque à gagner oscille entre 10 et 15 millions USD. Enorme, pour un pays qui aligne un modeste budget de 4 milliards USD en ressources propres. Lorsque l’on sait qu’en matière de pétrole, les chiffres ne sont jamais exacts, ils sont sous-évalués, le manque à gagner doit être important.
SILENCE RADIO A KINSHASA
A Kinshasa, curieusement, cette manne pétrolière qui échappe au Trésor public ne semble pas émouvoir outre mesure les Congolais. Le silence de Kinshasa, qui attend poursuivre les négociations sur ce contentieux avec l’Angola, suivant le tempo imposé par Luanda démontre que la bataille est loin d’être entamée.
Le dépôt en mai 2009 d’une requête à l’arbitrage international en vue d’obtenir l’extension du plateau continental dans le cadre de la délimitation des frontières maritimes conformément aux droits à la mer, ne suffit pas à elle seule. Des actions diplomatiques doivent accompagner cette initiative pour s’assurer d’un aboutissement heureux.
L’Angola qui a intérêt à faire tirer les négociations en longueur, soutient l’option d’une zone d’intérêt commun sur les gisements situés dans les eaux territoriales congolaises. Paradoxe, dans le cadre des rapports entre Etats indépendants ! L’application des dispositions pertinentes contenues dans la Convention Montego-Bay permettrait à la RDC de se frayer une place de choix parmi les producteurs du pétrole en Afrique.
Le dernier passage du Premier ministre à Luanda, tous attendaient voir cette question être réglée dans le sens de rétablir la RDC dans ses droits. Cette réclamation mettrait-elle les relations entre les deux Etats en péril au point d’éviter d’aborder la question ? Interrogation pertinente dans la mesure où la RDC est à la recherche des fonds pour sa reconstruction.