• IDEES & RESSOURCES POUR REINVENTER LE CONGO

Pourquoi il ne faut rien attendre de l’ONU & regarder l’Amérique latine

Pourquoi il ne faut rien attendre de l’ONU & regarder l’Amérique latine

Pourquoi il ne faut rien attendre de l’ONU & regarder l’Amérique latine IN

L’analyste politique Jean-Pierre Mbelu dévoile le véritable sens de l’accord de paix signé à Addis-Abeba le 24 février 2013 (qui ne respecte ni la souveraineté nationale, ni la justice), incite les congolais à lutter contre la culture de l’ignorance, à travailler sur des rapprochements avec l’Amérique latine et explique pourquoi il ne faut pas compter sur les USA, ni sur les Nations-Unies pour la libération du Congo. « Les esclaves ne peuvent pas être libérés par leurs maîtres ».

Sur la signature de l’accord cadre d’Addis-Abeba le 24 février 2013 pour le retour à la paix en RDC

Qui a déjà rédigé cet accord ? Où cet accord a été débattu dans notre pays ? Est-ce normal que des pays soi-disant souverains signent un accord dans les tenants et les aboutissants ne sont pas maitrisés par les membres de ces pays là ? Et quel pourrait être la différence entre cet accord et les autres accords qui l’ont précédé ?

Sur le sens de cet accord de paix pour la RDC

Cet accord viole la souveraineté de notre pays. Ce sont les vainqueurs de la 2ème guerre mondiale, membres aujourd’hui du conseil de sécurité de l’ONU, qui ont rédigé cet accord. Quand on lit cet accord, on se rend compte que les véritables agresseurs du Congo ne sont pas mentionnés. Notre pays a été agressé et nos agresseurs sont connus : Les USA, la Grande-Bretagne et leurs alliés.
Un accord qui ne respecte pas notre souveraineté nationale, n’implique pas les véritables agresseurs du Congo et ne fait nullement allusion à la violation du droit humanitaire international dont notre pays a été victime, avec cette guerre d’agression. Cet accord ne fait nullement référence à la justice.

Sur la signature par Kabila de l’accord de paix d’Addis-Abeba

Kabila est cet insecte qui ronge le haricot Congo de l’intérieur. Qu’aille signer cet accord ou pas, cela ne nous intéresse pas. Ce texte là n’engage pas la population congolaise. Cet accord ne l’engage que lui, en tant que marionnette des forces impérialistes et néocolonialistes qui nous font la guerre.

Sur le fonctionnement du réseau transnational de prédation

Nous n’avons de diplomatie au Congo. Nous avons des infiltrés. Et c’est cela qui constitue la faiblesse de nos institutions. Il faut que nous menions une lutte contre la culture de l’ignorance. Ainsi, nous arriverons à comprendre comment fonctionne un réseau transnational de prédation : Il y a le 1% qui opère de l’extérieur et qui est au Nord. Mais il y a aussi le 1% qui est opère de l’intérieur, au sud, et composé de cette élite de compradores avec comme porte-parole, Lambert Mende. Tant que nous n’arriverons pas à neutraliser ces infiltrés de l’intérieur, qui constituent cet insecte qui ronge le haricot Congo de l’intérieur, nous n’avancerons pas beaucoup. Pour cela, il faut que les masses populaires comprennent les enjeux de la guerre d’agression qui nous a été imposée et le rôle joué par nos élites compradores.

Sur le rôle des USA dans l’accord d’Addis-Abeba

Les USA sont dirigés par un Etat profond que nous ne parvenons pas à identifier, il y a un gouvernement parallèle composé par le Pentagone et la CIA qui gère ce pays en marge de toute la rhétorique officielle, et ce gouvernement parallèle a pour alliés tous les bandits du monde qui détruisent des pays souverains. Les USA ne jouissent d’aucune autorité morale, ils ne peuvent être d’aucune aide pour notre pays. Tout ce qu’ils peuvent faire, c’est de soutenir des bandits, opérant dans la sous-région des Grands Lacs, pour pouvoir contribuer à l’implosion de notre pays. Se fier à la rhétorique officielle américaine, c’est faire un très mauvais choix pour notre avenir.

Sur le sens du 11 septembre 2001 pour le Congo et l’Afrique

Depuis le 11 septembre 2001, les pays membres du conseil de sécurité ont rompu avec le respect du droit humanitaire international. Comme les USA veulent imposer un nouvel ordre américain au Monde, ils se comportent en tenant compte aucunement des règles du droit international. Et quand vous ne voulez pas suivre la voie américaine qu’ils vous imposent, ils vous écrasent et vous tuent.

Sur le sommet Afrique-Amérique Latine du 22 février 2013 à Malabo

Ce sommet a constitué un lieu de rencontres entre décideurs qui ont compris que tant qu’il n’y aura pas de changements au niveau de la constitution du conseil de sécurité des Nations-Unies, les décisions qui seront prises par le responsable de l’ONU n’auront aucun impact positif réel sur nos pays. Evo Morales y a déclaré ceci : « Nous devons être ensemble (les pays du sud) pour nous libérer… Puissance de l’Otan, Conseil de sécurité des Nations unies… Quel conseil de sécurité ? C’est un conseil d’insécurité!» Nous ne pouvons plus aujourd’hui compter sur ce conseil d’insécurité pour libérer les pays d’Afrique. Les esclaves ne peuvent pas être libérés par leurs maîtres. Il y a un esclavage volontaire lié au viol de l’imaginaire de la plupart d’entre nous et qui a été entretenu au Sud et nous n’allons pas demander au maître tirant profit de cet esclavage volontaire de nous libérer en se servant des institutions qu’il domine.

Sur les rencontres et organisations Sud-Sud

Quand ces rencontres et ces organisations sont critiquées, les critiques proviennent surtout des Etats du Nord qui ne voudraient pas voir le sud s’organiser. Aujourd’hui, il y a lieu d’être fiers de l’Amérique latine : Elle est en train de réussir l’intégration politique ainsi que l’intégration économique. Si nous pouvions nous laisser contaminer par le socialisme du 21ème siècle, l’Afrique ferait de grands bonds. C’est en ayant, demain, des Etats de droit démocratiques que nous pourrons activer une diplomatie qui aille vers les Etats comme l’Equateur, la Bolivie, le Venezuela et le Brésil. Pour que la coopération Sud-Sud porte l’avenir du Monde.

Sur le dialogue intercongolais

Si nous voulons avancer au pays, il suffit d’ouvrir l’espace politique. Il suffit de revenir à la légitimité politique. Nous critiquons les pays occidentaux, mais quelque part, ces pays ont l’avantage d’être ouvert au débat politique même s’ils sont en train de tomber dans l’apolitisme. Nous n’avons pas de besoin de dialogue intercongolais circonstancié, nous devons créer un espace de débat permanent où les points de vue de ceux qui ne sont pas de la majorité présidentielle kabiliste peuvent être écoutés et critiqués. Et s’il doit y avoir un débat, c’est avec ceux qui nous agressent. Arrêtons avec cette politique de l’autruche qui consiste à nous convaincre abusivement que nous avons des problèmes entre nous.

Sur la mobilisation de nos populations

La cohésion nationale s’organise autour de deux piliers : un sentiment de justice et un maximum de confiance. On reconstitue ces deux piliers par des débats permanents et non par une seule conférences ou un dialogue intercongolais. Nous n’avons pas besoin d’un petit dialogue mais de la mobilisation de nos masses. Pour en faire des masses bien éduquées autour des enjeux majeurs de la guerre de basse intensité qui sévit chez nous. Si nos populations sont au fait des enjeux de cette guerre de basse intensité, elles peuvent se mobiliser devenir des masses résistantes comme les algériens l’ont fait en leur temps.

 

INGETA.

REINVENTONS

LE CONGO

Informer. Inspirer. Impacter.

Notre travail consiste à :
Développer un laboratoire d’idées sur le passé, présent et futur du Congo-Kinshasa.

Proposer un lieu unique de décryptage, de discussion et de diffusion des réalités et perspectives du Congo-Kinshasa.

Aiguiser l’esprit critique et vulgariser les informations sur les enjeux du Congo, à travers une variété de supports et de contenus (analyses, entretiens, vidéos, verbatims, campagnes, livres, journal).