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Gouvernement fantôche, distractions nationales, occupation rwandaise : Les Congolais se doivent de mettre en place un contre-pouvoir

Gouvernement fantôche, distractions nationales, occupation rwandaise : Les Congolais se doivent de mettre en place un contre-pouvoir

Gouvernement fantôche, distractions nationales, occupation rwandaise : Les Congolais se doivent de mettre en place un contre-pouvoir IN

L’analyste politique Jean-Pierre Mbelu met en lumière, à travers les concertations nationales, le fonctionnement du système de prédation qui neutralise les congolais patriotes et entretient la violence, décrypte comment le gouvernement fantôche de Kinshasa facilite l’occupation et l’affaiblissement des institutions congolais par le déversement frauduleux de militaires rwandais au sein de l’armée congolaise. Et il nous explique pourquoi nous devons tout mettre en oeuvre pour élaborer un contre-pouvoir, réécrire notre histoire et refonder le Congo sur de nouvelles bases.

Sur la prolongation des concertations nationales

Dès lors qu’il y a eu le huis-clos de Kampala, les concertations de Kinshasa n’avaient plus leur raison d’être. Parce que les questions essentielles liées à la cohésion nationale ont été transférées à ce huis-clos. Comme certains d’entre nous sont assoiffés d’argent, ils ont cru que, même si ce huis-clos de Kampala avait lieu, eux pouvaient se retrouver à Kinshasa. Que les choses marchent ou ne marchent pas, du moment qu’ils allaient toucher leur per-diem, c’est cela qui était important. Dans l’organisation du huis-clos de Kampala ou des concertations nationales de Kinshasa, ce sont les congolais qui ont été traînés dans la boue et traités comme des bourriques, par la faute de certains d’entre nous qui courent en permanence derrière l’argent. Il n’y avait rien à attendre des concertations de Kinshasa. Comment un pouvoir illégitime, issu d’un processus frauduleux, pourrait émettre les principes de bonne gouvernance qui pourraient scier la branche sur laquelle et la majorité dite présidentielle, et l’opposition « per-dièmiste », sont assises.

Sur le travail des minorités organisées et agissantes

La fameuse opposition congolaise est constamment dans la dénonciation. C’est-à-dire dans la réaction. Elle ne planifie absolument rien. Ne faudrait-il pas mettre entre parenthèses ces dénonciations et se mettre à travailler à l’élaboration d’un contre-pouvoir. Tant qu’on ira de dénonciation en dénonciation, cette opposition risque de ne rien voir se réaliser du point de vue de ses objectifs.
Heureusement qu’il y a des minorités organisées et agissantes qui ne tiennent pas compte de ce qu’on estime être des avancées du pouvoir fantôche de Kinshasa, et qui travaillent autrement. Cela va prendre le temps que ça prendra. Mais ils ont compris que ça ne sert à rien de s’inscrire dans la réaction, et qu’il faut petit à petit, travailler à la mise sur pied d’un contre-pouvoir, pour pouvoir demain, refonder le Congo, sur d’autres bases.

Sur Léon Kengo et le système derrière lui

Nous faisons face à un système de la mort. Nous faisons face aux forces du mal qui agissent en réseau. Et ce réseau fait apparaître, de temps en temps, certaines têtes. Et si nous nous limitons à ces têtes, nous risquons de laisser entre parenthèses le système qui les porte et qui fonctionne à merveille. Ces têtes là peuvent disparaître, mais tant que nous n’aurons pas réussi à rompre avec le système néolibéral, capitaliste qui fabrique la mort, nous n’aurions rien fait du tout. L’essentiel n’est pas de se focaliser sur les têtes qui apparaissent, cela peut-être Kengo aujourd’hui, comme demain quelqu’un d’autre.

Sur le travail de fond à entreprendre

L’essentiel est de voir comment aujourd’hui nous pouvons entamer un travail de fond qui pourrait se situer à deux niveaux. Celui de la réécriture de notre histoire, d’une part. celui de la rupture avec le système et les acteurs de notre mort et de la refondation du Congo sur des nouvelles bases, d’autre part. c’est cela qui devrait beaucoup plus nous intéresser que les acteurs apparents du système néolibéral.
Cela ne sert plus à rien de pleurer, nous nous rendons compte de ce qui se passe réellement. Et nous prenons nos dispositions. Une des dispositions que nous avons à prendre est de nous mettre à travailler en synergie, à travers les différents coins du monde où nous pouvons nous retrouver, à travailler avec nos jeunes pour qu’ils prennent conscience de ce qui est en train de se passer réellement, à travailler dans l’optique de constituer un contre-pouvoir.

Sur le manque d’intérêt des congolais pour les concertations nationales

Les congolais ont fini par comprendre, pour leur immense majorité, les véritables enjeux de la guerre d’agression qui se passe chez nous. Ils ont fini par en connaître les acteurs et les jeux auxquels ils se livrent. Les congolaise rendent compte que malgré tous les beaux discours, ils n’arrivent pas à avoir accès au minimum de justice sociale qui leur permette de nouer les deux bouts.
A quoi bon écouter des discours et s’intéresser aux concertations de ce gouvernement qui n’arrive pas à garantir le minimum des droits sociaux, économiques, humains et culturels ?

Sur l’intégration frauduleuse des militaires rwandais dans l’armée congolaise

Quand vous écoutez le vice président de la société civile du Nord Kivu, il vous dit ceci : les compatriotes congolais qui font partie du M23 ne représente que 1%, le reste est composé de soldats rwandais.
Quand vous analysez la stratégie de Kagamé, vous vous rendrez compte de ceci : quand les négociations sont décrétées, en temps de paix, Kagamé, avec son cheval de Troie de Kinshasa, s’arranger pour déverser le plus possible de militaires rwandais dans l’armée congolaise pour affaiblir les institutions congolaises, à partir de l’armée.
Ce à quoi nous allons assister est ceci : on va exclure les 100 membres du M23 mentionnés dans la liste du gouvernement fantôche de Kinshasa, mais nous risquons d’avoir chez nous, les 1600 ou 1700 autres militaires rwandais, dans l’armée congolaise. Notre naïveté est de ne pas comprendre que depuis la fausse guerre de libération de l’AFDL, le processus est le même.
L’occupation du Congo se fait aussi par le déversement, frauduleux, dans ce qui nous reste d’armée congolaise, de militaires rwandais. Et cela avec la complicité du gouvernement fantôche de Kinshasa.
Si on nous verse 1700 militaires rwandais dans l’armée congolaise, dans un pays où la carte d’identité n’existe pas, nous risquons de nous retrouver demain avec des mercenaires capables de faire un coup d’état à tout moment, au pays, ou à celui qui pourrait prendre le pouvoir par les urnes.

Sur le fonctionnement du réseau ougando-rwando-congolais de prédation

Nous sommes face à une guerre d’usure portée par un réseau ougando-rwando-congolais qui opère sur fond d’un état profond: Ce réseau est porté par une coalition composée d’ acteurs politiques, des membres des services de sécurité, de la police, de la justice, de l’armée, mais aussi d’acteurs transnationaux. Ces gens là coalisent afin de neutraliser les congolais patriotes, épris du désir de voir demain, leur devenir souverain et s’autodéterminer. Dès que nous perdons cela de vue, nous croyons qu’il puisse exister demain, au Congo, avec le gouvernement fantôche, un pouvoir judiciaire qui puisse travailler en marche de ce gouvernement fantôche.

INGETA.

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