Le mouvement de la lutte pour le changement/Goma/RDC (LUCHA) a déposé, jeudi 28 février 2013, une plainte au parquet pour effets extorqués par les éléments du GMI (Groupe mobile d’Intervention), sous l’instigation du Major Malumba, au siège de l’assemblée provinciale du Nord-Kivu (Hôtel Fleur de Lys) à Goma, le jeudi 21 février 2013 autour de 21 heures lors du sit-in organisé par les jeunes qui constituent ce mouvement.
Télécharger la plainte du mouvement LUCHA dans son intégralité
Télécharger la liste de éléments extorqués par le GMI
Nous republions ci-dessous, le contenu de la plainte déposée par le Cabinet Kashongwe, pour le compte des membres du mouvement LUCHA RDC.
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Monsieur le Procureur Général,
Nous sommes consultés par : 1)Monsieur BAUMA WINGA Fred, 2)Mademoiselle FAIDA MULENGABYUMA Chantal, 3)Monsieur KAMBALE MUTSUNGA Justin, 4)Monsieur KAMBALE SIVYAVUGHA Serge, 5)Monsieur KASEREKA MUHIWA Ghislain, 6)Monsieur KASONGO MWANA Marc, 7)Monsieur KOMBI Narcisse Juvin, 8)Monsieur MALEMBE NKURU Luc, 9)Monsieur MUHIMA Dickson, 10)Monsieur MUSUBAO CHAYENGA Museven, 11)Mademoiselle MWENDIKE KAMATE Micheline, 12)Mademoiselle NEEMA MUKOVI Aline, 13)Monsieur NGAMABELE Prince, 14)Monsieur NGOYI KASONGO Gonnat, 15)Monsieur NIYIREMA Fidèle, 16)Monsieur PALUKU MUHINGI Richard, 17)Monsieur SINZAHERA NATASHA Jackson, 18)Monsieur THATSOMANA NGASEMBERE Rodrigue, 19) Monsieur MUMBERE KASUMBA Confidence, 20) Monsieur MUVIRI Reagen, 21) Mademoiselle MAHAMBA Gisèle, 22) Monsieur LUKAYA Reagen et 23) Monsieur BADESIRE MUGARUKA Jean-Baptiste, tous citoyens Congolais, majeurs d’âge, résidents à Goma, qui nous chargent de déposer auprès de votre autorité la présente plainte, en vous exposant respectueusement ce qui suit :
Que le 21 février 2013, en tant que citoyens consciencieux, ils observaient devant le siège de l’assemblée provinciale du Nord-Kivu à Himbi (hôtel Fleur de Lys) un sit-in de jour et de nuit pour réclamer de leurs élus (les députés provinciaux) une meilleure implication pour qu’une solution rapide soit trouvée au sujet de la carence d’eau potable et de l’enlisement des travaux de réfection de la voirie de Goma ;
Que leur manifestation était légale et légitime en ce que, conformément à l’article 26 de la constitution, ils avaient informé à l’avance et par écrit l’autorité provinciale et urbaine (cf. copie de l’avis de manifestation en annexe).
Qu’alors qu’ils étaient assis, n’avaient bloqué ni la voie, ni l’entrée du siège de l’assemblée ; qu’ils n’avaient agressé personne, la police du Groupe mobile d’Intervention (GMI) conduite par le Major Malumba en personne, est venue les agresser en pleine nuit, le jeudi 21 février vers 21 heures ;
Qu’à aucun moment, ils n’avaient ni résisté, ni riposté à l’agression des agents de la police, ni même tenté de le faire ;
Que chacun d’eux a été méchamment battu, et certains parmi eux ont été blessés par ce Major lui-même ou par les policiers qu’il conduisait ;
Que ces policiers ont extorqué leurs biens personnels, dont la liste est ci-annexée ;
Que le lendemain matin, vendredi 22 février, alors qu’ils avaient décidé malgré tout de poursuivre leur manifestation pacifique, le même véhicule de la police (portant le numéro 1273) est revenu avec d’autres policiers du même GMI qui les ont bousculés avant de les arrêter arbitrairement et de les retenir illégalement pendant plus ou moins deux heures ;
Que ces faits constituent des violations graves et manifestes de la constitution et des lois de la République Démocratique du Congo, dont vous êtes le garant ;
Qu’ils s’adressent à vous pour obtenir non seulement des poursuites judiciaires et des sanctions exemplaires contre cet officier récalcitrant ainsi que tous ses éventuels commanditaires, coauteurs ou complices, mais aussi la réparation juste et intégrale de tous les préjudices que chacun d’eux a subis individuellement. En particulier, ils demandent la restitution de leurs biens et effets extorqués par ces policiers dans la nuit du 21 février 2013 (liste en annexe) ;
Qu’ils ont foi en votre sens de justice équitable et rapide afin de décourager une fois pour toutes de tels agissements qui, en plus de violer des droits et libertés fondamentales garanties aux citoyens, sapent la confiance et le prestige de la police nationale et de l’Etat ;
Qu’ils se tiennent à votre entière disposition pour toute fin utile à la justice.
En vous remerciant d’avance de votre bienveillance et votre diligence, nos clients vous prient de croire, Monsieur le Procureur Général, à l’assurance de leur parfaite considération.
Fait à Goma, le 27 février 2013
Pour tous les plaignants
L’un de leurs Conseils,
Me Theo MANEGABE