L’analyste politique, Jean-Jacques Wondo, actualise son analyse détaillée prémonitoire qui décryptait pourquoi Kabila a ordonné aux éléments de la composante aérienne des FARDC de quitter Goma pour battre retraite vers Bukavu.
Chers lecteurs,
L’analyse “Kabila ordonne aux FARDC de quitter Goma!”, rediffusée hier dans les fora a été effectuée de manière prémonitoire le 29 juillet 2012.
Contacté ce jour, l’analyste politique Jean-Jacques Wondo tient à réitérer que ce qui s’est passé en fin juillet s’est encore refait ce jeudi 15 novembre 2012 au Nord-Kivu. En effet, pendant que l’aviation congolaise appuyée par les Forces de la Monusco et une meilleure coordination des unités terrestres, pour la plupart venues de l’Ouest du pays, avaient mis en déroute le M23 et causé d’énormes pertes dans les rangs des renforts rwandais qui venaient appuyer leurs alliés du M23 par les flancs, les commandants FARDC de l’offensive ont reçu un ordre émanant directement de leur commandant suprême, Monsieur Kabila Joseph, de stopper les bombardements et l’assaut unilatéralement comme en fin juillet et de battre retraite. L’ennemi était à ce moment repoussé à plus de 60 Km de Goma alors qu’il occupait une position initiale de 30 km. Cette trêve, jusque là incomprise dans les rangs des patriotes FARDC et de la Monusco a permis aux envahisseurs de se réorganiser et réoccuper les positions abandonnées et surtout de se renforcer militairement avec l’appui d’au-moins deux bataillons d’unités motorisées et blindées de la RDF (Rwanda defense Forces).
Les pertes humaines dans le rang ennemi étaient telles que pour le Rwanda, seul un assaut efficace final était la seule issue pour régler autrement cette crise. C’est ce qui explique la chute hier de Goma. Quant à l’inaction de la MONUSCO, l’analyste politique et militaire, (notons qu’il est diplômé de l’Ecole Royale militaire Belge, en plus d’être criminologue et d’avoir une maîtrise en sciences politiques de l’ULB), nous explique qu’à la suite de la décision venue de monsieur Joseph Kabila ordonnant aux FARDC et la MONUSCO un cessez-le-feu unilatéral, la MONUSCO était en colère et les responsables opérationnels ont dit, puisqu’il en est ainsi, il faut laisser alors à Kabila seul l’option et la responsabilité de proposer d’autres pistes d’actions militaires et qu’ils n’interviendraient plus pour être court-circuité par la suite. D’où, leur inaction lors de l’entrée des M23 et rwandais à Goma. C’est ainsi que Kabila fera le choix de proposer le commandement de la défense de Goma au chef d’Etat-major de la Force Terrestre, Gabriel Amisi dit “Tango Four”, un ancien milicien du RCD, la mère biologique du CNDP d’où est issue le M23, nous précise Mr Wondo. Il insiste sur le fait que Amisi Gabriel a été un des proches de Nkundabatware Laurent. Or le récent rapport que l’ONU compte publier indique que Laurent Nkundabatware a apporté une expertise militaire et tactique, comme conseiller au M23 et continue à entretenir des liens avec Makenga et Ntaganda Bosco, le véritable chef de cette rébellion. L’analyste précise encore que, suite aux nombreux contacts pris avec son réseau à Goma, c’est Amisi Tango Four qui a ordonné aux FARDC déployées pour la défense de Goma de battre à nouveau retraite vers Sake, situé à environ 27 Km à l’Ouest de Goma.
C’est ce qui a facilité la chute de Goma, sans pratiquement une farouche défense. Cela a suscité un mécontentement d’une partie des FARDC qui n’a pas apprécié cette décision de sa hiérarchie et qui a échangé des coups de feu avec l’autre partie qui repliait vers Saké et il y a également eu des tirs en l’air. Plusieurs habitants pourront le témoigner en temps voulu, le temps que l’émotion laisse la place à la raison, dit-il. Entre-temps, Amisi a été évacué par la voie aérienne vers Bukavu où il se trouve avec le ministre de la Défense. Ce dernier ayant essuyé à son tour des tirs à Kavumu et c’est grâce à la MONUSCO qu’il doit sa vie sauve. Le Chef d’EMG Didier Etumba est jusque là absent. L’analyse note par ailleurs une similitude, toutes proportions gardées, entre la chute de Goma et celle de Kinshasa le 17 mai 1997 et suivant toujours les mêmes procédés tactiques (qu’en 1996-97) de bouclage de la ville accompagné par des tirs de mortiers et d’artillerie pour semer la panique et le choc psychologique au sein de la population et couper les unités congolaises des possibilités de ravitaillement externe afin de faire tomber la ville, déjà infiltrée comme un fruit mûr.
Quant aux compatriotes qui se posent la question pourquoi les FARDC ne désobéissent pas aux ordres manifestemment illégaux et anticonstitutionnels, l’analyste répond qu’une cellule stratégique à laquelle il fait partie y travaille d’arrache-pied depuis quelques temps. Le militaire congolais est à l’image du civil congolais dont on a volé les élections en novembre 2011 et incapable de révendiquer dans la rue sa victoire confisquée. Pis encore, ces militaires sont dans leur majorité des ramassis dont souvent la société ne veut plus, et qui nécessitent une profonde conscientisation autant patriotique que le civil. D’autant que la plupart de ces militaires leur ont dit qu’ils obéissent d’abord au chef (fidélité au chef) et non à la loi telle qu’apprise dans leurs formations. Il rassure que ce travail s’effectue déja avec des groupes différents d’officiers et sous-officiers aux Kivu et à Kinshasa jusqu’à ce qu’une masse critique soit constituée et puisse renverser le rapport de forces sur le terrain. C’est ce qui explique par exemple l’évitement des FARDC par Kabila et son absence sur le front car conscient du mécontentement généralisé dans les rangs. Il demande également à la population qui est au contact avec les militaires et policiers: que chacun le fasse à son niveau et c’est un devoir patriotique si nous voulons sauver le Congo. Certains congolais le font déjà sur-place au Congo mais il nous faut une masse critique consistante.
Il précise que Kabila a perdu tout contact avec les FARDC congolais et ne compte plus que sur sa G.R., d’ailleurs en déroute, certains mercenaires étrangers et les éléments de la Brigade Kindu postée à Kibomango pour sa survie politique et éventuellement mettre Kinshasa à feu et à sang. Il informe enfin que selon ses contacts dans le milieu de renseignement FARDC et d’autres informations interceptées dans les milieux du M23, Bukavu serait la prochaine cible visée par le Rwanda. Le Sud-Kivu est presque sans défense aujourd’hui car les militaires envoyés insidieusement en renfort à Goma se sont évanouis dans la nature. Un subtile stratagème visant à donner l’impression de renforcer Goma lorsque les carottes étaient déjà cuites pour vider le Sud Kivu et laisser la voie royale au M23 et le Rwanda de venir s’y investir. D’ailleurs une radio burundaise qui a interviewé Makenga a relayé cette information qui relève de l’ancienne stratégie de l’AFDL: annoncer d’avance la prochaine ville cible pour y semer la panique et affaiblir psychologiquement la résistance civile et militaire. Et si rien n’est fait d’ici là, ce sera ainsi.
Il demande enfin à toute la population de s’organiser autour des personnes capables encore de rassembler les militaires et le peuple congolais. Il cite le nom de l’ex-Général de corps d’armée Paul MUKOBO Mundende qui dispose encore d’une certaine notorieté, malgré son âge (mais la guerre est dabord question d’intelligence, stratégie, tactique bien conçue et articulée) auprès des 2/3 des ex-FAZ incorporées aux FARDC. Le Congo est arrivé au moment où la population doit exiger dans la rue et les médias le retour des vrais militaires, concentrés sur l’art de la guerre et non attirés par des intérêts et l’enrichissement personnels. Et le Génarl Mukobo est l’un des rares, si pas le seul qui peut fédérer en ce moment l’Armée et la Nation Congolaise. Il a un esprit très républicain de l’armée et n’est pas attiré par une expérience politique. Il ne pense qu’Armée à longueur de journées et c’est un officier général qui a toujours été proche de ses troupes que des politiciens, allant même refuser des cadeaux et avantages sociaux et financiers de corruption morale lui proposée par Mobutu via Likulia, par exemple en disant à Mobutu que cet argent pourrait servir aux troupes qu’il clochardisait. D’où ses ennuis. On peut aussi trouver d’autres militaires au Congo pour l’accompagner dane cette tâche. L’analyste cite le prédesseur d’Etumba, le Général Kayembe Mbanakula, qui a ouvertement refusé devant Joseph Kabila, de cautionner l’opération Umoja Wetu en 2009. D’où ses déboires et son remplacement par le général Etumba comme figurant alors que c’est le policier Numbi et encore Amisi Tango Four qui ont conçu cette opération dont les résultats finaux sont là: la prise de Goma. Notons que ce général n’a jamais eu d’ambition d’être président de la République. Son seul combat et unique motivation est de donner un jour à l’armée congolaise ses titres de noblesse d’une armée républicaine accoucheuse de l’Etat et défenseur de la Nation. Il a des projets concrets vu qu’il connaît très bien le terrain militaire, les militaires et la psychologie sociale du Congo et il tient, pour l’espace de temps de vie qui lui reste encore, à léguer aux générations futures, une armée dont le pays, la région et le momnde entier en seront fiers.
L’analyste interpelle enfin TOUTE la classe politique congolaise entière à faire bloc autour des valeurs de la nation en danger pour exiger la destitution de Kabila pour faits de haute Trahison et incapacité constitutionnelle de mener convenablement les troupes FARDC au combat. Toute la classe politique congolaise, les Etudiants, les intellectuels et la population congolaise dans son ensemble et pour l’intérêt suprême de la Nation, doivent exiger comme cela fut le cas en 1996 lorsque la population a exigé le retour de Mahele, toutes proportions gardées, le retour du général MUKOBO à la tête des armées et les mains libres pour opérer de vraies réformes structurelles et opérationnelles des FARDC.
JJW