Source : Radio Canada
Le militant Fredrick Wangabo Mwenengabo entame une grève de la faim à Fredericton, au Nouveau-Brunswick, dans l’espoir que le Canada dénonce le régime de Joseph Kabila en République démocratique du Congo.
« Le gouvernement canadien ou les compagnies canadiennes collaborent avec un gouvernement illégitime, un gouvernement qui n’a pas de légitimité, un gouvernement qui tue ses personnes, un gouvernement qui travaille avec les criminels pour tuer ses personnes », affirme Fredrick Wangabo Mwenengabo.
Depuis 1998, la violence politique aurait coûté la vie à plus de 5 millions de personnes en République démocratique du Congo. Les élections qui ont reporté Joseph Kabila au pouvoir, l’an dernier, sont largement dénoncées.
Fredrick Wangabo Mwenengabo s’est réfugié au Canada en 2009. Il a fui la répression dont il était victime. « J’ai été kidnappé une fois en Ouganda, et j’ai été gardé en prison, des prisons secrètes, là, où j’ai subi des tortures », dit-il.
Le militant demande au gouvernement canadien de boycotter le Sommet de la Francophonie qui doit se tenir en République démocratique du Congo, en octobre prochain.
Il souhaite aussi qu’Ottawa exerce une pression pour que soit jugés les responsables de crimes contre l’humanité, mais il comprend que les importants intérêts des minières canadiennes dans ce pays influencent la prise de position du Canada.
« Je dirais que l’investissement de compagnies canadiennes en minerai en République démocratique du Congo est très éphémère. C’est à court terme », estime Fredrick Wangabo Mwenengabo.
Malgré tout, le militant congolais estime qu’il est de son devoir, même à l’étranger, de poursuivre son combat pour les droits de la personne. « Des milliers de personnes qui continuent à souffrir, la souffrance que j’ai vue, que j’ai vécue, les personnes que je travaillais avec, et là ça ne sert à rien de me rendre complice de la situation aussi et de ne pas parler de cette injustice », dit-il.
Fredrick Wangabo Mwenengabo compte poursuivre sa grève de la faim tant qu’il n’obtiendra pas une réponse positive d’Ottawa.