Source: Congoindependant.com.
Le tribunal correctionnel de Bruxelles a renvoyé au 2 mai prochain l’ouverture du procès pour “blanchiment” et “détournement” impliquant un ancien président administrateur délégué (PAD) de la Minière de Bakwanga. Son nom : Jean-Charles Okoto Lolakombe. Ancien ministre des Affaires étrangères, l’homme assume actuellement les fonctions d’ambassadeur de la RD Congo à Kampala, en Ouganda. L’instruction de ce dossier judiciaire a commencé en 2004 par l’inculpation des membres de la haute direction de la Belgolaise. Les investigations menées à l’époque avaient mis en évidence des indices graves et concordants de détournement de 80 millions $US, logés dans un compte de la MIBA à cette banque belge. Ce mercredi 18 janvier 2012, une dépêche de l’agence Belga annonce l’inculpation de la Banque Centrale du Congo (BCC) pour participation dans cette scabreuse affaire.
De quoi s’agit-il ?
En 2003, le Congo démocratique de «Joseph Kabila» passe commande d’armes et de munitions auprès de fournisseurs ukrainiens et tchèques. Seulement voilà, le gouvernement d’alors ne sait comment régler la facture. Une idée vient : la MIBA. Cette société d’économie mixte (Etat congolais 80 %, la société belge Sibeka 20%) possède justement un compte à la Belgolaise à Bruxelles. «PAD» de la “Minière”, Jean-Charles Okoto Lolakombe donne à celle-ci l’ordre de payer ces factures sous le libellé «Avance sur impôt». Montant : 80 millions $US. La banque belge rechigne à exécuter cet ordre arguant que cette dépense dite «de souveraineté» est loin d’être “conforme à l’objet social” de la MIBA. Okoto trouve aussitôt la parade. Un nouvel ordre est transmis. Cette fois, il est demandé à la Belgolaise de «rétrocéder» le montant dont question à la Banque Centrale du Congo. La Belgolaise s’exécute.
En parcourrant les conclusions du rapport rédigé par la Commission parlementaire dite Lutundula, il est effectivement question d’un montant de 80 millions $US. On apprend qu’une partie seulement de cette somme a été engagée dans l’achat d’armes. Qu’en est-il du “solde”? Plusieurs personnalités sont citées dans ce qui ressemble bien à une magouille finanière. Outre Jean-Charles Okoto Lolakombe, il y a notamment : Didier Kazadi Nyembwe et l’incontournable Augustin Katumba Mwanke, le bras droit financier de «Joseph Kabila».
Ce scandale a été révélé au grand public par le quotidien bruxellois «La Libre Belgique». Sous la plume de Roland Planchard, un spécialiste des enquêtes sur le terrorisme et le grand banditisme, le journal rapportait dans son édition datée du mardi 20 mai 2008, que la Banque Centrale du Congo «aurait été inculpée» le 13 mai «en tant que personne morale dans un dossier financier». L’inculpation a été décidée par le juge d’instruction Michel Claise, chargée d’instruire ce dossier à la demande de l’office du procureur du Roi à Bruxelles. Selon ce confrère, le magistrat a découvert des indices qui portent sur la participation de la BCC “à la disparition de fonds qui paraissent avoir été détournés au préjudice de la société minière congolaise MIBA. Et ce, «au départ de comptes ouverts dans une banque belge».
La BCC, en tant que personne morale, est ainsi soupçonnée de «blanchiment d’argent». Le juge d’instruction considère Okoto comme étant “la personne physique qui paraît avoir détourné ces fonds”.
Rendez-vous est donc pris le 2 mai prochain devant le tribunal correctionnel de Bruxelles.
B.A.W
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