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Bosco Ntaganda et les autres nègres de service

Bosco Ntaganda et les autres nègres de service

Bosco Ntaganda et les autres nègres de service IN

Par Jean-Pierre Mbelu.

Le ciel congolais s’éclaircit de plus en plus. « Sa vérité » est en train de venir au grand jour. Les cœurs et les esprits mangés par la cupidité et la bêtise regardent et ne voient rien. Nous marchons résolument vers la fin d’un cycle « des serpents ». Donnés pour inactifs ou amorphes, les Congolais(es) font bouger le monde. « Les maîtres » se débarrassent, comme à leur habitude, de certains de leurs nègres de service. Attention ! Soyons vigilants ! Les choses iront de l’avant si ce bon débarras est porté par un grand mouvement patriotique congolais sans frontières et un leadership collectif visionnaire.

“Congo’s ‘Terminator’ just as dangerous as Kony” (le Terminator Congolais (Bosco Ntaganda (?)  tout aussi dangereux que  Kony (le chef de la LRA), tel est le titre  de cette vidéo ci-dessus faisant un reportage  suffisamment intéressant sur Bosco Ntaganda et sur  le  désir de la CPI de le juger. Suivre ce lien prend quelques huit (8) minutes  seulement.  Ce reportage prouve, en huit minutes, que la thèse d’un Bosco Ntaganda indispensable  comme chef militaire pour la paix dans la partie Est de notre pays est fallacieuse.  Il est intéressant que l’un des partisans de cette thèse, Kikaya Bin Karubi,   apparaisse sur cette vidéo.

Pour rappel, il y a quelque temps, sur  le site Internet de « Jeune Afrique », un câble, datant du 08 mai 2009 et publié par WikiLeaks  a donné quelques informations importantes sur la façon dont le pouvoir en place à Kinshasa conçoit la réussite en politique au cours d’une discussion ayant eu lieu entre  l’ambassadeur américain en RDC William J. Garvelink et Kikaya Bin Karubi, ancien secrétaire particulier du président congolais « Joseph Kabila ».  « De manière déconcertante, note « Jeune Afrique », il (Kikaya) a affirmé que les personnalités et les partis politiques en Afrique ont besoin de la force militaire pour réussir, soulignant que lors des élections présidentielles précédentes (de 2006), le pouvoir est revenu aux deux camps qui avaient des milices. »  Et sur cette vidéo (Congo’s Terminator just as dangerous as Kony), il est clairement dit que Bosco Ntaganda a participé de  la victoire de « Joseph Kabila » à la mascarade électorale de novembre et de décembre 2011; un secret de polichinelle dont l’un des rapports des experts de l’ONU avait déjà parlé. De 2006 à 2011, c’est la même conception du pouvoir (os) qui a prévalu dans les cœurs et les esprits du « conglomérat d’aventuriers »  de l’AFDL venus chez  nous par la magie de la guerre de basse intensité de 1996.

Et comment ce monsieur « Joseph Kabila » est-il devenu président dans notre pays  en 2001 ?  Il est monté sur « le trône » après l’assassinat de Mzee Laurent-Désiré Kabila. Qui a assassiné  le Mzee ?  Paul Kagame répondait Théogène Rudasingwa à Bruxelles ce 31 mars 2012. Qui est  le Dr Théogène Rudasingwa ? Le Dr Théogène Rudasingwa est un ancien secrétaire général du Front Patriotique Rwandais, un ancien ambassadeur du Rwanda aux États-Unis, et un ancien chef de Cabinet du président Paul Kagame. Pourquoi Kagame a-t-il assassiné un chef de l’Etat Congolais ? Il devenait gênant pour les intérêts que tous les deux avaient convenu de servir: ceux du Rwanda et ceux des multinationales.
« Joseph Kabila »  reconnaîtra  cela trois ans après la mort de Laurent-Désiré Kabila dans une déclaration publique faite en décembre 2004 « sur l’agression du Rwanda portée sur le sol congolais. Il affirme : « Depuis quelques jours, les forces armées du Rwanda ont violé notre territoire en traversant la frontière commune par plusieurs entrées, dans la province du Nord-Kivu. Pour justifier leur  aventure criminelle les responsables rwandais avancent le prétexte  de la chasse aux groupes armés rwandais sur le territoire de la République Démocratique du Congo. Chers compatriotes, je voudrais vous rappeler que ce problème des groupes armés, qui n’a pas été créé par le peuple congolais, a servi de prétexte à la guerre que le Rwanda a menée contre notre pays depuis 1998 et qui a contribué à déstabiliser dangereusement la région des Grands Lacs. » (C. ONANA, Ces tueurs tutsi. Au cœur de la tragédie congolaise, Paris, Duboiris, 2009, p. 162.)

Pourquoi, « Joseph Kabila » n’a-t-il pas poursuivi ce pays agresseur en justice ? Pourquoi n’a-t-il pas parachevé le dossier juridique ouvert à ce sujet par Laurent-Désiré Kabila ? Pourquoi chassera-t-il Vital Kamerhe de la présidence de l’Assemblée  nationale quand, en janvier 2009, il reviendra sur ce secret de polichinelle ? La vérité est-elle bonne quand elle est dite par « l’autorité morale  de la MP » et mauvaise quand elle sort de la bouche d’un autre acteur politique, d’un journaliste, d’un analyste politique ou d’un activiste des droits de l’homme ? A qui a profité le crime de Paul Kagame ? A « Joseph  Kabila » et tout devient plus ou moins clair. (Revoyons le documentaire intitulé ‘Meurtres à Kinshasa. Qui a tué Laurent-Désiré Kabila ?’)

Heureusement,  la vérité est têtue ! Le 1er octobre 2011, une année après la publication du rapport Mapping, le Dr Théogène Rudasingwa dira « enfin la vérité ». Il avouera que plusieurs membres du FPR proches de Kagame ont vendu  des mensonges sur la tragédie de l’Afrique des Grands Lacs au monde entier. Proche de Paul Kagame, il avouera que ce monsieur est le parrain de tous ces mensonges, de la tragédie et du pillage des richesses de la République Démocratique du Congo. (Cette « vérité du Dr Théogène » nous a paru être une demi -vérité. Dans  un article (en trois parties) intitulé  ‘Le FPR a menti’, nous avons essayé de montrer les limites de « la vérité » du Dr Théogène Rudasingwa. Il n’arrive pas par exemple à pointer du doigt les acteurs majeurs de notre commune tragédie. Sur ce point, le documentaire intitulé ‘Le conflit au Congo. La vérité dévoilée’ va un peu plus que le Dr Théogène. Ce film met en scène les différents acteurs de cette tragédie. Il est permanent sur le site Ingeta.)

Et après tout ça ? La machine internationale donne l’impression d’être bloquée. Des témoins vivants de la tragédie de l’Afrique des Grands Lacs parlent ; ils s’expriment là-dessus. Ils établissent des responsabilités. Du point de vue de la justice internationale, le TPIR a bouclé son travail et ne semble pas prêt à revoir « ses copies ». Il est possible que l’Espagne se serve de ces témoignages dans son procès contre le FPR. Attendons voir. Du reste, « les petits poissons » sont un peu inquiétés : Thomas Lubanga, bientôt Bosco Ntaganda ; peut-être aussi « Joseph Kabila » et plus tard, Paul Kagame, etc.

Là, ce ne sont que des « nègres de service ». Leur sort est d’avance connu : ils pillent, violent, volent et tuent. Ils mettent leur argent volé à l’abri dans les banques de leurs parrains. Cet argent est redonné à nos pays comme « aide au développement ». Et quand l’accumulation des biens et de l’argent  leur donne le toupet d’égaler leurs « maîtres » ou de devenir « hautains », ils sont qualifiés de dictateurs nuisibles aux « droits de l’homme » et à « la démocratie ». Ils sont tués ou mis hors d’état d’agir à la CPI avant que d’autres « clients » ne  les remplacent et poursuivent le même sale boulot. Leurs biens meubles et immeubles et leurs comptes en banque  passent à « leurs maîtres » et la vie continue…

Dans ce contexte, parler de l’arrestation de Bosco Ntaganda est un gaspillage de temps. Même si mettre toute cette association de malfaiteurs et autres criminels hors d’état d’agir constitue un pas nécessaire à la reconstruction des pays des Grands Lacs. A condition qu’un mouvement patriotique épris de liberté et du bonheur collectif partagé se mette en place chez nous pour rompre avec le marionnettisme. Et la vérité soit faite collectivement sur tout ce processus de mensonge dans lequel notre pays est pris depuis plusieurs années.

Slavoj Zizek  semble avoir mieux compris ce qui se passe dans « la jungle congolaise quand il écrit : «  Derrière la façade de la guerre ethnique nous sont ainsi donnés à voir les rouages du capitalisme global (…). Chaque chef de guerre entretient des liens commerciaux avec une compagnie ou une firme  étrangère qui exploite la plupart des richesses minières de la région. Cet arrangement convient aux deux parties : la firme les droits miniers sans taxes ou autres tracasseries, le chef de guerre s’enrichit. » (S. ZIZEK, Vivre la fin des temps, Paris, Flammarion, 2011, p. 232) Jusqu’où peut-il s’enrichir ? Jusqu’au point où sa richesse risque lui donner une grande indépendance  vis-à-vis de ses « maîtres », « les wafwana kutambi »…

Et Zizek ajoute : « Oubliez le comportement sauvage de la population locale, ôtez simplement l’équation les entreprises étrangères de haute technologie, et voilà par terre toute l’édifice de la guerre ethnique qu’attisent les vieilles passions. » (Ibidem). A quand, par exemple, le procès de Barrick Gold ou de l’American Fields International (AMFI) eu égard à leur implication dans la tragédie des Grands Lacs ? « La tenue d’un tel procès eût donc servi à démontrer, avec toutes les leçons à en tirer, la complicité des puissances libérales occidentales dans ce que les médias présentent comme l’explosion de la barbarie du tiers-monde. » (Ibidem, p.233).

Sommes-nous, Congolais(es), le seul peuple à disposer des matières premières stratégiques ? Non. Il y a beaucoup d’autres peuples comme les Russes et la Venezuela par exemple. Oui. Eux ont aujourd’hui la chance d’avoir Medvedev, Poutine et Hugo Chavez : des hommes critiquables mais ayant une vision claire du devenir de leurs pays, du monde et des grands ensembles qu’ils constituent aujourd’hui. Dans notre histoire comme peuple, trois fils de notre peuple ont essayé d’être comme eux et ont été arrêtés par « les maîtres du monde » et leurs nègres de service :
Patrice-Emery Lumumba, Laurent-Désiré Kabila (malgré tout !) et Etienne Tshisekedi (en l’espace de quelques jours). Ce passé  a valu à ce dernier la réputation d’être « imprévisible » pour les intérêts des « maîtres du monde ». A leur vu et à leur su, il est aujourd’hui mis en résidence surveillée.

 

J.-P. Mbelu

INGETA.

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