Dans cette interview, en date du 14 juillet 2012, l’analyste politique Jean-Pierre Mbelu revient sur les évènements de la semaine écoulée et explique pourquoi l’accord d’Addis-Abeba du 11 juillet 2012 est faible.
Le conseil supérieur de la défense du 6 juillet 2012:
Un montage théâtral qui ne résout pas le problème en profondeur. Il faudrait que toute l’armée soit débarassée de ces parasites venus de l’extérieur. Se limiter à une radiation de quelques éléments sans poser le problème de l’infiltration de notre armée par les agents de l’ennemi, c’est ne pas aller très loin dans la résolution de la question face à laquelle nous sommes placés aujourd’hui.
La mobilisation générale décrétée par le gouvernement:
Son efficacité sera quasi nulle. Ce gouvernement jouit d’une légitimité trop faible. Si c’était un gouvernement légal et réellement légitime ce mot d’ordre pouvait avoir quelque efficacité.
L’interdiction d’un sit-in contre le Rwanda devant l’ambassade du rwanda à Kinshasa
Toutes nos institutions ne peuvent rien entreprendre dans le sens de garantir les intérêts des congolais et font ce qui plait aux ennemis extérieurs..
L’appel au sursaut par la Cenco
L’Eglise n’ira pas loin tant que la question de la légitimité populaire des govuernements en place ne pourra pas être suivie. La question de la légitimité des gouvernants est aussi importante que celle de la mobilisation contre cette guerre d’agression.
Accord d’Addis et la mise en place d’une force internationale en RDC
L’accord d’Addis-Abeba est faible: il passe à côté de la question essentielle : celle de la condamnation pure et simple du Rwanda. Nous sommes face à une agression d’un pays voisin. Vouloir résoudre la question de l’agression par un accord censé protéger notre frontière commune, c’est reconduire le fonds de commerce de Kigali.
Les soutiens du Rwanda
Le lobby rwandais marque ses limites et le Rwanda est coincé. Il travaille sur un axe qui est en train d’être disqualifié par l’histoire (Les USA et leurs supplétifs européens sont en train de perdre toute autorité morale sur plusieurs plans). Le monde devient polycentrique.Il est important que sagement et intelligemment les élites congolaises organisées commencent à penser à l’insertion du Congo dans ce monde multicentrique, qui est en train de créer.
La MONUSCO
L’ONU travaille avec et obéit à ces puissances qui sont sur le déclin, et qui deviennent très dangereuses et capables de beaucoup de dégâts, c’est ce qui se passe chez nous… Si la MONUSCO était une véritable force d’interposition et de protection, cette guerre aurait déjà pris fin. Elle est là pour protéger les intérêts des multinationales et des grandes puissances sur le déclin.
La délégation parlementaire congolaise à Bruxelles
S’ils étaient des députés, véritables représentants du peuple, élus en bonne et due forme, ils n’auraient pas eu besoin de raser les murs ni de se faire escorter par la police.
Télécharger les accords d’Addis-Abeba.