L’analyste politique, Jean-Jacques Wondo, détaille et décrypte pourquoi Kabila a ordonné aux éléments de la composante aérienne des FARDC de quitter Goma pour battre retraite vers Bukavu.
Nous venons d’avoir des nouvelles très inquiétantes en provenance des différentes sources militaires nationales et internationales à Goma et des sources aéroportuaires à Bukavu.
Chers compatriotes, les sources des renseignements militaires à Goma nous ont contacté pour alerter la Nation Congolaise que sur décision de Kabila à Kinshasa, les éléments de la composante aérienne ont reçu l’ordre de quitter Goma pour battre retraite vers Bukavu.
Nous venons de contacter certaines sources patriotiques aéroportuaires à Bukavu qui viennent de confirmer que trois hélicoptères des FARDC se trouvent bel et bien à Bukavu.
Chers compatriotes,
Depuis que nous avons été chargés de vous informer de la situation du front, nous n’avons jamais cessé de relayer l’efficacité et des exploits des bombardements réalisés ces derniers temps par les hélicoptères FARDC en opérations conjointes avec la MONUSCO. Des opérations décidées pour la plupart du temps à l’initiative exclusive de la MONUSCO, mettant ainsi la hiérarchie FARDC devant un fait accompli.
En effet, les actions aériennes menées ces derniers temps ont sérieusement porté un coup dur à l’ennemie au M23 et son allié rwandais. Alors que l’on déplorait plutôt la faiblesse des unités terrestres, mal organisées, sous équipées et peu motivées, c’est plutôt à la composante aérienne qui a montré son efficacité qu’on demande de se retirer.
Chers compatriotes,
En analysant cette décision qui a mis en émoi presque tous les militaires au front, on est tenté de se rappeler le syndrôme de Bukavu en 2004, où le feu général Mbuza Mabe, surnommé “le héros de Bukavu” étant parvenu à repousser les rebelles rwandais menés par Jules Mutebusi, a été contraint, sans raison tactique rationnelle plausible, encore sur ordre de Kinshasa, de quitter Bukavu pour Kitona. Nous connaissons tous la suite qui lui a été réservée.
Les sources de l’ONU à Goma ont jugé incompréhensible cette décision et une voix indiscrète nous a fait savoir que cette décision a pour objectif d’anéantir l’efficacité des missions conjointes MONUSCO-FARDC.
Par ailleurs et je l’ai déjà dit à plusieurs fois, concernant les différentes décisions des USA, de la France, du Royaume-Uni et de la Hollande de suspendre l’aide au Rwanda, vous constaterez que ces mesures, quoique réjouissant tous les congolais, essayent d’être récupérées par le proches du régime en voulant se les mettre sur le compte d’une certaine diplomatie menée par leur gouvernement. En réalité, ce sont les résultats des actions de lobbying menées principalement par des ONG très actives auprès de ces pays respectifs. Si réellement ces résultats étaient l’oeuvre de cette diplomatie “amorphe”, c’est la Belgique, le seul pays occidental à soutenir officiellement et diplomatiquement le régime de Mr Kabila, serait le premier pays qui prendrait cette décision. Pourquoi ne la fait-elle pas? D’ailleurs, vous constaterez que ni Mr Tshibanda, ni Mr Mende, encore moins son nouveau copier-coller Kin-Kiey Mulumba n’ont tenu des communiqués officiels pour s’en réjouir là alors que le Congo entier salue ces décisions. C’est pour la bonne et simple raison que ces mesures dérangent fortement l’axe KAGAME-KABILA car elles sont en porte-à-faux avec la mission secrète assignée à Kabila au Congo. Ce dernier cherchant plutôt à légitimer une présence rwandaise en RDC via des canaux diplomatiques, notamment par cette force africaine qui mettra sans doute du temps à se mettre effectivement en place. Ainsi, Kagame, dans sa stratégie subtile avec Kabila (Notons que Kagame a récemment déclaré ses liens étroites avec le very top=Kabila), va profiter du temps très long que que va probablement prendre la mise sur pied effective de cette force, pour conquérir du terrain au Nord Kivu, voire au Sud Kivu et mettre ainsi la Communauté internationale devant un fait accompli, comme il l’a fait le 25 octobre 1996 en attaquant le camp de Kibumba pour mettre en déroute des réfugiés hutus rwandais. Une attaque qui lança l’AFDL à la conquête de Kinshasa et qui a mis en échec la désion du CS de mettre sur pied une force internationale. Nous nous acheminons sûrement vers un bis repetita placent en décryptant cette éternelle modus operandi de Kagame au Congo qui ne change pas une formule gagnante.
Et les éléments de ce weekend à Goma où, paradoxalement au moment où la communauté internationale fait pression sur Kigali, Kabila en bon allié de Kagame, vient de décider d’affaiblir la puissance de feu des rares unités encore combatives et efficaces sur le terrain en les envoyant vers Bukavu, tendent à confirmer cette mise en scène. Nous déplorions déjà le retrait de ces hélicoptères de Rutshuru vers Goma car les distances d’attaque entre Goma et les lignes de front ne permettait pas d’atteindre de l’efficience opérationnelle, en plus des coûts en carburant. Malgré cela, ces hélicoptères avec la MONUSCO sont parvenus à causer d’énormes dégâts aux forces rwandaises. Je l’ai mentionné dans mon dernier envoi. Et comme en 2004, Kabila vient de montrer à la face du Congo entier, malgré son interview approximative et erratique, j’y reviendrai probablement, qu’il est là pour servir autre chose que le peuple congolais. C’est le moment ou jamais pour ce peuple, que Kabila cherche sa légitimation qu’il n’a pas obtenue par la voie des urnes, de se prendre en charge et de s’occuper définitivement de lui pour le mettre hors d’état de nuire le Congo.
Au lieu de donner des moyens aux FARDC et de renforcer leurs capacités opérationnelles en hommes, moyens et armement, Kabila préfère les affaiblir en inauculant un venin sédatif de faire croire à la nation Congolaise qu’il mène une (fausse) bataille diplomatique. Supposons que cela soit vraie, le but de toute bataille est de remporter au finish une victoire sur le terrain. Or les décisions actuelles prises contre Kagame n’ont pas changé les rapports de force sur le terrain. Au contraire, elles motivent Kagame à aller compenser le manque à gagner au Congo. En effet, pendant que l’on s’attribue faussement la paternité de ces décisions diplomatiques (d’ailleurs le peuple a fini par comprendre le visage de ce régime qui TRICHE SUR TOUT pour se donner des victoires gagnées par d’autres), le même régime ordonne le retrait de nos troupes sur le terrain où ces troupes sot efficaces. Quelle est l’explication tactique opérationnelle pertinente que peut avancer Mr Kabila pour justifier ce retrait des hélicoptères? Il ne faut pas forcément être militaire pour en comperndre les raisons.
Donc, Kabila via cette interview veut demander le soutien du peuple entier pour gagner la guerre alors qu’il ne donne pas les moyens aux FARDC de se battre efficacement évoquant l’embargo sur les armes décrété contre le Congo.
Chers compatriotes,
Que l’on ne vous prenne pas pour des moutons, puisque le Kivu l’est déjà par la politique menée par Kabila. Si’il y avait réellement embargo sur les armes, on n’aurait pas découvert plus de 25 tonnes (25.000kg) d’armes chez Ntaganda, l’allié politique et militaire de Kabila en 2011, nommé général et commandant des opérations au Nord-Kivu par Kabila. Càd équipé militairement en armes par Kabila. Si Kabila savait le faire pour son ex-compagnon d’arme sous APR, il l’aurait dû également le faire en faveur des FARDC. Ce qui n’est pas le cas et la presse internale le constate d’ailleurs. C’est ça la seule vérité que je peux vous dire. Qu’il ne vous trompe pas car il ment sur tout depuis son accession au pouvoir, comme l’a écriot la sénatrice Els Schelfhout qui a fait une recherche très approfondie sur cet homme, en interrogeant dan le cadre de ses missions sénatoriales, des proches de Kabila venues du Congo et même du Rwanda.
Autre chose, juste pour terminer, concernant la réforme des FARDC. Kabila parle d’un long processus. De peur de me répéter, mais je voulais encore revenir sur ce sujet que ce long processus n’aboutira jamais tant qu’il ne manifestera pas de réelle volonté politique sur ce sujet. Certes c’est un processus mais ce processus pour réussir, devait s’effectuer dans un cadre de réforme très bien précis en accord avec les différents partenaires appuyant la RDC sur les plans financier, technique, logistique, de l’expertise militaire… Or TOUS les rapports de ces partenaires (locaux et internationaux) ont pointé le régime de Kabila comme le seul frein, le seul obstacle à la bonne marche de ce processus et insistent sur le manque de volonté politique. Qu’il ne vous trompe pas. Le régime de Kabila a poursuivi unilatéralement ces réformes en décidant parfois seul sur certaines options et c’est ainsi qu’il s’est allié avec le CNDP, la mère biologique du M23, en l’intégrant sans le mélanger avec les autres composantes non tutsies ni le déployer à Popokabaka par exemple. C’est lui qui a quitté unilatéralement le cadre défini par tous du processus de formation des brigades en mettant sur pied le processus de formation des “régiments”.
Notons que la loi sur les FARDC dont il parle dans son interview, prévoit l’organisation des FARDC en BRIGADES et non en REGIMENTS (unités moins nombreuses et plus homegène ETHNIQUEMENT dont le but caché était d’en créer plusieurs pour pouvoir déployer les Ex-CNDP un peu partout aux Kivus afin de bien quadriler cette zone-cible stratégique de Kagame). Les régiments n’étant pas définies dans la loi organique sur l’organisation et le fonctionnement des FARDC et je l’ai dit depuis que le colonel porte parole Sylvain Ekenge l’avait annoncé en 2011. Or tout changement affectant une loi qui modie une BRIGADE en REGIMENT, doit faire l’objet d’une modification parlementaire. Je l’ai dit et écrit en privé à certains parlementaires de la législature passée, mais j’ai juste constaté leur ignorance ou désintérêt. Ainsi, Kabila se moque de ces parlementaires qu’il a nommés avec son frère Mulunda et une CSJ corrompue, en violant tous les jours la loi congolaise.
Ouvrez les yeux, KABILA vient d’ordonner aux hélicoptères des FARDC de quitter Goma. Ils sont maintenant à Bukavu et c’est la voie royale pour le M23 appuyé par l’Ouganda et le Rwanda. C’est ça qui explique son retour d’Addis Abeba dans l’avion de MUSEVENI et son escale à Kampala.
J’ai accompli ma mission de messager des militaires affaiblis au front par Kabila,
Au Peuple Congolais de s’assumer.
JJW