Extrait de livre
[Texte de la 4ème de couverture] La guerre déclenchée au Congo en 1996 perdure en guerre de basse intensité. Il s‘agit de deux décennies de crimes indicibles qui ensanglantent le pays dans une indifférence totale de la « Communauté internationale ». En 1996, le Zaïre (actuelle RD Congo) fut envahi par une coalition des armées étrangères parrainées discrètement par les États-Unis et leurs alliés Anglo-Saxons. Les armées de l‘Ouganda et du Rwanda formèrent l‘essentiel des troupes.
L‘enjeu, pour les puissances anglo-saxonnes et leurs multinationales, était l‘accaparement des ressources minières du Congo, dont le coltan, un minerai indispensable à l‘industrie des produits électroniques (téléphones portables, ordinateurs, consoles de jeu,…).
Pour le Rwanda de Paul Kagame, soutenu par l‘Ouganda, la guerre est devenue l‘occasion d‘une conquête des territoires dans le but ultime de redessiner la carte de l‘Afrique, en arrachant l‘Est du Congo au contrôle du gouvernement de Kinshasa. Les massacres systématiques, les viols de masse et les déplacements forcés sont devenus des armes d‘une redoutable efficacité pour éliminer les populations autochtones en vue de leur remplacement par des populations rwandaises. Entre six et dix millions de Congolais ont péri du fait des ambitions territoriales du président rwandais. À ce jour, les familles des victimes et les survivants n‘entrevoient aucune perspective de justice. Cette extermination des Congolais, en toute impunité, est la deuxième en l‘espace d‘un siècle, la première s‘étant produite au début du siècle dernier. Le Congo était alors sous l‘administration de Léopold II, le roi des Belges.
Ce livre décrit le génocide des Congolais des deux dernières décennies. Il explore les perspectives de justice pour les victimes, les survivants et leurs familles. Il appelle à un changement de gouvernance pour éviter que la RD Congo subisse, à l‘avenir, des tragédies d‘une ampleur comparable.
Boniface Musavuli, “Les Génocides des Congolais. De Léopold II à Paul Kagame”, Vevey, Monde Nouveau/Afrique Nouvelle, 2016.